La Speaker démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, le 9 janvier 2020 — CHINE NOUVELLE/SIPA
On sort enfin de l’impasse. Vendredi, la patronne des démocrates à la Chambre a donné son feu vert pour envoyer les articles d’impeachment visant Donald Trump au Sénat la semaine prochaine. Le procès du président américain devrait donc s’ouvrir dans la foulée, et sans doute durer plusieurs semaines. Donald Trump devrait échapper à une destitution, protégé par la majorité républicaine au Sénat. Mais la bataille pour auditionner des témoins-clés comme l’ex-conseiller de la Maison Blanche John Bolton s’annonce féroce.
Les démocrates doivent se réunir mardi pour décider de la marche à suivre. Ils doivent encore choisir une demi-douzaine de « managers de la Chambre », qui joueront le rôle des procureurs, et voter pour transmettre au Sénat les deux articles d’impeachment visant Trump pour « abus de pouvoir » et « entrave au Congrès ».
Les règles décidées plus tard par un vote
Sur le papier, le chef de file des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a eu gain de cause : le procès va démarrer sans qu’il se soit engagé à autoriser l’audition de nouveaux témoins. Mais en jouant la montre, Nancy Pelosi a réussi à mettre la pression sur le Sénat, et John Bolton a annoncé à la surprise générale qu’il était d’accord pour témoigner s’il était convoqué.
Il suffit d’un vote à la majorité simple pour établir les règles du procès. Avec 47 voix sur 100, les démocrates auront donc besoin de l’aide de quatre républicains pour obtenir gain de cause. « Bien sûr que je veux entendre John Bolton », a fait savoir Mitt Romney, qui ne porte pas vraiment Donald Trump dans son cœur. Deux autres sénatrices modérées, Susan Collins et Lisa Murkowski, qui avaient voté avec les démocrates pour sauver la réforme de la santé de Barack Obama, semblent également ouvertes à cette éventualité. En cas d’égalité 50-50, ce serait le chef de la Cour suprême, John Roberts, qui présidera les débats, qui serait amené à trancher.
John Bolton, témoin-clé
Les démocrates avaient demandé à entendre John Bolton et le chef de cabinet de Donald Trump, Mick Mulvaney, lors des auditions devant la Chambre, mais la Maison Blanche avait bloqué leur témoignage. Témoin central de l’affaire ukrainienne, John Bolton avait pris ses distances avec le blocage de l’aide militaire à l’Ukraine avant d’être limogé pour ses divergences avec Donald Trump, notamment sur la Corée du Nord.
Selon le témoignage de son ancienne adjointe Fiona Hill, Bolton avait notamment claqué la porte d’une réunion, indiquant ne pas vouloir prendre part à une « magouille », et comparé l’avocat de Donald Trump, Rudy Giuliani, envoyé en Ukraine pour chercher des informations compromettantes sur Joe Biden, de « grenade allait faire sauter tout le monde». John Bolton « dispose d’informations pertinentes », a récemment indiqué son avocat, sans donner davantage de précision. Des surprises ne sont pas exclues.
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