Le système d’exploitation mobile maison du constructeur chinois Huawei, Harmony OS (baptisé Hongmeng en Chine), devrait voir sa distribution se généraliser en 2020. Comme l’avait déjà indiqué la direction de la firme de Shenzhen, celle-ci équipera de plus en de ses produits avec son nouvel OS à compter de l’année prochaine, bien qu’elle ne prévoit pas encore d’étendre sa distribution à ses téléphones, tablettes et ordinateurs dans l’immédiat.
Le projet du constructeur chinois, en butte à un embargo de fait de l’administration américaine, a été révélé par la presse chinoise et confirmée par le président de la division logicielle du groupe, Wang Chenglu, comme le rapporte ce lundi l’agence de presse Reuters. Pour rappel, Huawei avait dévoilé son système d’exploitation propriétaire en août. Celui-ci devait alors s’imposer comme une simple alternative à l’OS de Google, Android, après le boycott des technologies américaines imposé à Huawei par Washington au printemps dernier.
Washington, qui accélère actuellement le déploiement des réseaux 5G sur son territoire, accuse Huawei de collusion avec le régime chinois et de constituer le faux-nez de Pékin dans les réseaux de télécommunications américains. L’administration américaine a toutefois accordé début novembre un troisième sursis de 90 jours à la firme de Shenzhen, placée depuis plusieurs mois sur sa “liste noire” de sociétés étrangères soupçonnées d'”activités anti-américaines”.
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Huawei se défend toujours
De son côté, le constructeur chinois, qui se défend toujours de toute collusion avec le régime chinois, continue à soutenir que cette inscription sur la “liste noire” américaine est avant tout motivée par des raisons politiques, qui n’ont rien à voir avec la sécurité nationale des Etats-Unis.
“Les États-Unis ont restreint le Huawei parce qu’ils veulent continuer à être dominants dans l’industrie de la haute technologie. Si le marché mondial continue de permettre aux États-Unis de se comporter comme bon leur semble, cela envoie un signal très dangereux”, avait ainsi fait savoir Abraham Liu, le responsable des relations avec l’UE, lors d’un discours tenu à Bruxelles au cours de l’été.
Reste que les sanctions américaines ne semblent pas avoir de conséquences négatives sur la santé financière de Huawei. Le constructeur chinois a ainsi enregistré, au troisième trimestre de son exercice en cours, un chiffre d’affaires en hausse de 24,4 % par rapport à l’année dernière, à 77,8 milliards d’euros (610,8 milliards de yuans), pour une marge bénéficiaire nette de 8,7 %.
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