Grève, jour 42. Les journées passent et, peu à peu, le trafic connaît de nettes améliorations sur les réseaux de la SNCF et de la RATP en Ile-de-France. L’interconnexion du RER B en gare du Nord sera de retour mercredi et plusieurs lignes de métro seront en service toute la journée.
Néanmoins, un décalage reste très perceptible entre ce que suggèrent les prévisions de trafic, annoncées chaque après-midi par la RATP et la SNCF, et la réalité du terrain le lendemain. Les stations de métro – quand elles sont ouvertes – sont souvent saturées, la fréquence des trains n’est pas forcément au rendez-vous, tandis que les horaires d’ouverture sont toujours aussi difficiles à suivre.
Quel est le taux actuel de service ?
Aussi étonnant que cela puisse paraître, contrairement aux avions, il n’existe pas de comptabilité publique et transparente du nombre de métros et de RER qui circulent au quotidien. « Dans quelques années, on aura des outils pour suivre tout cela en temps réel. Mais pour l’instant, on en est loin », observe-t-on chez Ile-de-France Mobilités.
En attendant, chaque opérateur communique ses chiffres au compte-gouttes, sans forcément suivre la même méthode. Du côté de SNCF Transilien, « entre 50 % et 66 % des trains circulent » selon les branches ces jours-ci par rapport à un jour normal, rapporte une source. La RATP, elle, ne donne pas de tendance globale. Elle préfère détailler la cadence de desserte ligne par ligne, selon les tranches horaires. Mais la Régie souligne que l’embellie est là : « Lundi, 53,5 % des métros, 64 % des RER A et 58 % des RER B ont roulé aux heures de pointe ».
L’association Plus de Trains, elle, calcule chaque jour un taux de service sur l’ensemble de la journée par rapport à la normale. D’après ses chiffres, celui-ci est passé « de 33 % à 39 % » dans le métro entre lundi et mardi, alors qu’il plafonnait à 20 % mi-décembre. « Il ne s’est jamais amélioré autant », se félicite Plus de Trains. Reste que ce chiffre montre bien que plus de six métros sur dix ne roulent toujours pas par rapport à un jour normal. Les voyageurs qui se pressent aux heures de pointe continuent donc de subir un « effet entonnoir », avec des quais et des rames saturées.
Comment expliquer le décalage entre les annonces et la réalité ?
Chez la SNCF Transilien, on assure que les plans de transports annoncés sont respectés à 98 %. « Les 2 points manquants sont liés à des soucis de matériel de dernière minute, des exactions, des arrêts maladies non remplacés », précise la compagnie. Sur le réseau de la RATP, des événements imprévisibles peuvent également perturber le trafic. Le plan de transports, élaboré en fonction du nombre de grévistes déclarés, « privilégie les lignes structurantes, qui permettent de relier les grandes stations d’échange ».
Parfois, des tronçons de lignes ou des stations ouvrent sans avoir été annoncés la veille. « Les grévistes se déclarent 48 heures avant, et on a ensuite 24 heures pour affiner le plan de transport. Nous devons avoir la certitude que l’ouverture de la ligne soit possible avant de l’annoncer », se défend l’entreprise qui l’assure : « Nos prévisions sont fiables ».
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