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Forte de 500 000 clients, Orange Bank espère l’équilibre pour 2023


Forte de 500 000 clients, Orange Bank espère l'équilibre pour 2023

“Réinventer la banque pour mettre la confiance et la simplicité au coeur de nos relations”, voilà l’objectif que s’était fixé l’état-major d’Orange Bank lors de son lancement, il y a de cela deux ans. Aujourd’hui, force est de constater que si le pari est tenu, le chemin sera encore long à parcourir pour la filiale de l’opérateur historique et de Groupama, qui souffle ses deux bougies et espère être profitable à l’horizon 2023-2024. Pour autant, celle qui se définit comme “la jonction entre une banque traditionnelle et une néo-banque” peut se targuer de certains atouts qui pourrait lui permettre de s’imposer dans les années à venir.

A commencer par un réseau physique de distribution alimenté par les agences Groupama et les boutiques Orange. Un atout majeur sur lequel compte s’appuyer la banque aujourd’hui présidée par Paul de Leusse, qui revendique désormais 500 000 clients et enregistre l’arrivée de 20 000 nouveaux clients chaque mois – un portefeuille qui pourrait encore s’étoffer à l’avenir, avec le “rapatriement” probable des 200 000 clients des services bancaires offerts par Groupama.

D’autant que le soutien d’Orange, dont les abonnés représentent aujourd’hui 75 % de la clientèle, pour 20 à 25 % de clients non Orange, porte déjà ses fruits. “La banque c’est du sérieux, on rejoint un institut pour sa solidité. Quand on demande à nos clients pourquoi est-ce qu’ils nous rejoignent, la première raison qu’ils citent c’est la qualité de notre application, la deuxième raison c’est la présence d’Orange”, a ainsi avancé le président de la banque, Paul de Leusse, lors d’un point presse tenu ce vendredi.


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60 à 70 millions d’euros investis dans les SI en 2019

La banque souhaite ainsi tirer profit de son réseau de distribution en proposant notamment des crédits (téléphone ou auto) en boutique Orange ou agence Groupama. “Les boutiques Orange proposent désormais un crédit sur le lieu de vente représentant près de 5 000 ventes depuis son lancement, les clients titulaires d’une carte Visa Premium bénéficient d’un cashback de 5% sur leurs achats en boutiques Orange, tandis que, chez Groupama, l’assurance auto s’accompagne d’un crédit auto pour les clients qui le souhaitent”, a ainsi fait savoir l’état-major de la banque basée principalement à Montreuil.

Pour appuyer son développement, Orange Bank s’appuie notamment sur son application, qui prône “l’innovation par l’usage”. “Nous n’avons pas les moyens de faire figurer de célèbres acteurs américains dans nos publicité mais nous avons de l’imagination”, relève son président, qui fait observer que l’application de la banque constitue 17 % des paiements mobile en France.

D’autant que celle-ci s’enrichit d’une mise à jour effectuée une fois tous les deux mois aux dires de sa direction, qui a indiqué avoir investi pas moins de 70 millions d’euros dans son système d’information en 2019. De quoi expliquer la remontée de la note de l’application sur iOS, qui bénéficie déjà d’Apple Pay, tandis que l’application sur Android devrait se voir dotée de la solution de paiement de Google, Google Pay, d’ici deux à trois semaines.

Celle-ci souhaite également étoffer sa palette d’offres. Celle-ci s’est ainsi associée au promoteur immobilier pour pour proposer une offre de crédit immobilier. “Au travers de ce partenariat, identifié comme un axe stratégique, Nexity a vocation à devenir un nouvel apporteur d’affaires d’Orange Bank, avec une vision commune : être acteur de la transformation digitale des modes de vie”, a indiqué la direction de la banque, qui précise que “le traitement des premiers dossiers est prévu d’ici la fin de l’année 2019”.

Direction l’Espagne et la Roumanie

La banque, qui comptabilise aujourd’hui 878 collaborateurs basés entre Montreuil et Amiens, n’entend pas s’arrêter là et vise d’ores et déjà l’international.

“Au-delà de la France, Orange Bank est présente en Espagne et ouvrira au public dans les prochains jours son offre de banque digitale avec un compte bancaire, une carte MasterCard, Apple Pay et des fonctionnalités innovantes de partage avec ses proches. En Roumanie, Orange a lancé une offre de carte de débit début 2019 qui séduit actuellement 7 000 nouveaux clients chaque mois”, a ainsi fait savoir sa direction, qui compte beaucoup sur le développement à l’international pour renforcer sa croissance.

Ce développement a toutefois un coût. Comptez ainsi 50 à 60 millions d’euros pour la création du service en Espagne, comme l’a fait savoir la direction d’Orange Bank. Un risque que cette dernière est prête à prendre, quitte à voir tarder sa profitabilité. “Aujourd’hui on pense qu’il faut encore investir et nos actionnaires sont assez aimables pour nous soutenir en cela, donc on continue”, explique ainsi le président de la banque, qui ne manque pas d’ambition à l’international.

… avant l’Afrique en 2020

Nouvelle illustration en Afrique de l’ouest, une zone sur laquelle compte beaucoup l’opérateur historique, qui y a enregistré un chiffre d’affaires de 5,2 milliards d’euros en 2018 et compte 42 millions de clients à son service de transfert d’argent Orange Money – dont 16 000 clients mensuels actifs. Après avoir lancé des offres mobile et avant même l’édification d’un nouveau réseau fibre de grande ampleur dans la région, l’opérateur historique semble décidé à accélérer sur les services bancaires, via le lancement d’une filiale d’Orange Bank, qui sera disponible à compter du deuxième semestre 2020 en Côte d’Ivoire, avant un développement ultérieur au Sénégal, au Mali et au Burkina Faso.

“En Afrique, le Groupe a obtenu une licence bancaire auprès de la Banque Centrale des États d’Afrique de l’Ouest ce qui devrait lui permettre de déployer une offre de crédit et d’épargne courant 2020”, a ainsi fait savoir Paul de Leusse, qui a précisé les contours de cette offre. “Il devrait s’agir davantage de cliquo-crédit que de micro-crédit”, a fait savoir le dirigeant, pour qui les montants crédités et déposés sur le service bancaires ne devraient pas excéder quelques dizaines d’euros par opération.

“Avec Orange Bank Africa, là où Orange Money propose de faire du transfert d’argent, on proposera nous de faire du crédit ou de l’épargne, même si le vecteur restera toujours Orange Money. Demain, sur Orange Money, vous pourrez effectuer des transferts d’argent mais vous pourrez aussi épargner et faire du crédit. Le montant de votre crédit sera versé sur Orange Money, le montant de votre épargne sera prélevé sur Orange Money. C’est bien une banque que l’on créée car il faut une licence pour fonder une caisse d’épargne mais son canal de distribution sera Orange Money”, précise le président d’Orange Bank.

Autant de projets qui doivent donc permettre à Orange Bank sur un créneau, la banque en ligne, de plus en plus concurrentiel. Outre Free, qui pourrait bientôt lancer un service bancaire en Afrique, d’autres acteurs du numérique semblent également prêts à fondre sur ce marché. A l’image de Google, qui s’apprête à rejoindre Apple et Facebook sur le créneau des services bancaires et financiers personnels avec le lancement d’une offre de comptes chèques. Baptisé “Cache”, le projet se fera en partenariat avec la banque Citigroup et une coopérative de crédit de l’université Stanford.

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