Confronté à un embargo de fait de la part de l’administration américaine en raison des soupçons de collusion avec le régime chinois qui pèsent sur lui, Huawei a vu les liens étroits entretenus avec Google et son système d’exploitation mobile Android coupés au printemps 2019. En août dernier, le constructeur chinois était finalement forcé de lancer en grande pompe son propre système d’exploitation et donc de remplacer certaines des applications phares du géant américain, parmi lesquelles Google Maps.
S’il est aujourd’hui difficile pour nombre d’utilisateurs de smartphones Android de se passer de Google Maps, Huawei a annoncé avoir trouvé la parade à cette absence de taille. La firme de Shenzhen a en effet annoncé avoir conclu un accord pour utiliser les services de la société de navigation numérique TomTom dans ses futurs appareils. Comme l’a d’abord signalé Reuters, le logiciel et les données de TomTom seront intégrés dans les futurs smartphones de Huawei, que ce soit comme application de cartographie standard ou pour alimenter d’autres services de navigation.
De quoi permettre à Huawei d’entrevoir un avenir un peu plus serein pour ses smartphones, frappés de plein fouet par les sanctions américaines qui les privent de la suite d’applications à succès de Google (parmi lesquelles on retrouve notamment le Play Store, Google Maps ou YouTube). Depuis mai dernier, Google a en effet suspendu l’utilisation par Huawei de certaines parties du système d’exploitation Android après que le ministère américain du Commerce ait ajouté le fabricant chinois à sa liste noire des entreprises soupçonnées de vouloir s’en prendre à la sécurité nationale en entretenant notamment des liens avec des régimes étrangers.
publicité
Huawei veut adresser les développeurs en dehors des Etats-Unis
Après avoir conclu cet accord avec TomTom, Huawei tente aujourd’hui le tout pour le tout pour créer son propre écosystème d’applications en s’adressant notamment à des éditeurs d’applications non américains. Parallèlement à l’annonce de ce partenariat avec TomTom, Huawei a ainsi lancé une vaste campagne de communication pour encourager les développeurs à travailler sur des applications pour Huawei Mobile Services (HMS), avec une lucrative récompense de 20 millions de livres pour leurs développeurs.
Pour rappel, la suite de TomTom est déjà disponible sur Android et iOS sous la forme d’une application appelée TomTom Go. La société néerlandaise à l’origine de l’application affirme que son logiciel peut traiter plus de deux millions de changements de cartes par heure dans 164 pays.
Si la société n’a pas l’aura d’un Waze ou d’un Google Maps auprès du grand public, c’est en partie parce qu’elle s’adresse principalement aux fabricants de véhicules. Le mois dernier seulement, l’éditeur de l’application a ainsi conclu des accords pour fournir des services à Subaru, Alfa Romeo et Hitachi. Les cartes développées par TomTom fournissent pour rappel des informations telles que la planification d’itinéraires plus économiques, les limitations de vitesse, l’emplacement des radars et la probabilité de blocage des routes – autant d’informations qui ne sont pas disponibles dans le monde entier sur Google Maps. En revanche, TomTom Go ne montre pas les itinéraires des transports publics, auxquels les utilisateurs de Google Maps peuvent accéder.
Comments