Mise à jour 26/09/2019 : A compter du 15 novembre 2019, il n’est plus possible de commander de lignes T0 Numéris/ RNIS, comme c’est déjà le cas depuis novembre 2018 pour les lignes de téléphone analogiques RTC (réseau téléphonique commuté). Et à partir de fin 2022, progressivement, « plaques par plaques » – dit Orange (c’est-à-dire par ensemble de communes ou arrondissements), ce réseau de l’opérateur historique France Télécom ne fonctionnera plus.
Force est donc désormais de s’orienter vers des solutions alternatives reposant sur le protocole IP (Internet protocol). Les entreprises, petites ou grandes, ont donc tout intérêt à prendre leurs dispositions. Elles peuvent se faire accompagner, au moins pour une période de transition afin d’opérer une migration en toute sécurité, sans rupture de service. Voici les étapes recommandées pour opérer une migration sûre vers une nouvelle plateforme IP interne ou hébergée chez un opérateur.
Étape 1 : faire un état de l’existant
Il convient d’abord d’effectuer un relevé exhaustif de tous les services de téléphonie en fonctionnement dans l’entreprise, sans oublier les télécopieurs autonomes (dits analogiques, c’est à dire autres que serveurs de fax). En outre, il peut subsister, parfois, d’anciennes connexions à Internet à bas débit utilisant des modems branchés sur le réseau téléphonique (avec la fameuse prise en T ou en branchement protégé).
Toutes les lignes téléphoniques anciennes sont concernées y compris celles des services RNIS, baptisé Numéris par France Télécom. Celles-ci utilisent des accès dits primaires ou « T2 » (les lignes « de base » étant les « T0 »).
Les standards téléphoniques ou autocommutateurs PABX d’ancienne génération qui utilisent encore ces lignes T2, arrivent en fin de vie. Depuis novembre 2018, ils ne peuvent plus recevoir de lignes téléphoniques analogiques supplémentaires. Ils doivent donc être remplacés par des équipements récents dit IPBX utilisant le protocole Internet ou d’autres solutions hébergées, louées “as a service” sur le Cloud ou non, c’est dire sans achat, sans investissement initial (cf. les articles suivants).
Les solutions de connexion Internet via une ‘box’ ADSL peuvent être conservées, car leur connexion, même si elles utilisent un câblage ancien sur paire torsadée en cuivre, ne passent pas par les autocoms centraux de commutation de circuit du réseau RTC d’Orange/France Télécom.
Étape 2 : identifier tous les flux de données
Il se peut que le réseau RTC supporte encore certains services de transmission de données évolués. Il faut donc vérifier dans l’entreprise si des flux « cachés » utilisent toujours le réseau commuté. Il peut s’agir d’installations destinés à des process métiers automatisés, et donc par toujours visibles.
Il peut s’agir également d’appareils de téléalarme et d’assistance, ou téléphone d’appels d’urgence, par exemple dans les ascenseurs ou dans des parkings ou sites éloignés ou dans des centres d’archivages en sous-sol (alarmes d’incendie, etc.). Dans certains métiers, ce peut être des dispositifs de télé-relève ou de monétique (terminal de paiement par carte bancaire).
Il est donc recommandé de scruter tous les départements concernés dans l’entreprise (services techniques, services généraux, certains métiers de maintenance…). Ce recensement se fait avec un rapprochement des factures émises par le ou les opérateurs. Il est réalisé avec tous les intervenants et prestataires concernés.
Ceci permet de lister les différents services réellement en fonctionnement, de déceler ceux qui sont ‘dormants’ ou inutilisés. Et de se concerter pour fixer un calendrier de migration, en profitant parfois d’un déménagement partiel ou non : par site, par service ou en une seule fois, si la taille de l’entreprise le permet.
Étape 3 : fixer une période de transition
Dans certaines organisations, il peut être souhaitable de planifier une période de transition, durant laquelle certains équipements vont perdurer quelque temps grâce à des systèmes adaptateurs ou interfaces IP / RTC, ceci pouvant permettre de tester des terminaux de téléphonie VoIP (Voix sur IP : avec des ‘softphones’, par exemple) tout en conservant durant quelques mois l’autocom installé.
L’entreprise migre ainsi progressivement en VoIP et peut bénéficier d’une importante réduction tarifaire, sans changer tous ses équipements ni ses habitudes. Le principe est simple et très fiable : en général, on installe une liaison SDSL dédiée à la voix, avec une passerelle numérique protégée. La voix est acheminée en IP de façon hautement prioritaire sur la ligne SDSL (totalement équivalente en capacité à un T2 classique). La voix ne subit pas de dégradation de qualité ; elle ne transite pas par internet ; elle bénéficie d’une qualité et d’une sécurité optimales.
Cette période de transition peut aller de quelques jours à quelques semaines voire quelques mois – selon la taille de l’organisation et le nombre de sites concernés. Cette période est mise à profit pour tester la nouvelle plateforme retenue et les terminaux.
Pour gérer cette étape qui peut être complexe, il est recommandé d’en parler avec son prestataire. Et pour des raisons d’engagement sur le calendrier de basculement, on aura tout intérêt à associer ce dernier dès que les principales options auront été retenues.
Étape 4 : préparer le retrait du ou des anciens autocoms PABX
Suite à la fermeture du RTC, les autocommutateurs analogiques, ou PABX d’ancienne génération, deviendront inutilisables. Le fait de leur adjoindre des équipements adaptateurs peut permettre de les prolonger quelque temps, mais ce n’est pas une solution durable à long terme. Faute de pièces de rechange, leur maintenance va vite devenir très onéreuse, voire impossible.
Il faut donc préparer la relève avec des solutions actuelles qui présentent l’avantage d’apporter de nouveaux services de « convergence » mixant voix et data, fixe et mobile.
Étape 5 : choisir la solution IP la mieux adaptée, techniquement et économiquement
L’un des enjeux du « tout IP » est de pouvoir rapprocher téléphonie fixe et téléphonie mobile, tout en conjuguant l’échange de données avec des solutions de VoIP sur PC ou smartphones (cf. Skype ou équivalents).
Avec son opérateur, il convient donc d’évaluer les diverses solutions possibles, selon les contraintes et besoins des métiers et selon les choix de l’organisation d’investir ou non dans des immobilisations : achat d’équipement, ou options de location-achat ou uniquement en location, par utilisateur et par mois.
Le choix est aujourd’hui large, entre les options d’IPBX sur site ou hébergé chez un prestataire sur le Cloud ou non, et les options de Centrex IP ou de Trunk SIP. Il devient facile désormais d’intégrer des solutions de télécom tout-IP dans les systèmes informatiques (cf. les solutions de communication unifiée ou CTI, couplage entre téléphonie et informatique).
A ce stade, il est utile de faire une analyse des attentes des différents services : direction, départements métiers, département marketing & communication. Il s’agit de recenser divers besoins particuliers ou non, comme la visioconférence, la constitution de groupes d’appels en lien avec des outils collaboratifs, ou encore les appels de machines à machines, etc.
Étape 6 : formation et mise en fonctionnement
A ce stade, la mise en place de la solution est planifiée (de préférence lors d’un week-end), après des tests et un accompagnement : des sessions d’information sur les fonctionnalités auprès de tous les utilisateurs et des formations auprès du ou des administrateurs ou correspondants informatiques ou responsables des services généraux.
Certains opérateurs ont conçu des outils d’aide pour définir la ou les bonnes configurations afin d’être sûr de bien qualifier la nouvelle installation.
Les articles suivants recensent les critères sur les modalités de financement, sur le niveau de fonctionnalités voulu, sur les options Centrex IP ou Cloud et sur l’enjeu des très hauts débits.
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