Face à la concurrence qui s’annonce rude sur le front de la fibre, Altitude Infrastructures a annoncé la cession de son fournisseur d’accès internet intégré WiBox à la société Nordnet, filiale d’Orange. L’opérateur d’infrastructure a indiqué ce mardi que le transfert total du parc de 17 000 clients fibre que compte le FAI aura lieu au 1er janvier 2020.
“Ce changement s’effectuera dans le respect des conditions techniques et contractuelles qui les lient actuellement avec WiBox, c’est-à-dire qu’il n’y aura aucun impact sur le prix de leur abonnement, ni sur les services associés”, a assuré la direction d’Altitude Infrastructures, qui opérait ce FAI, uniquement disponible en zone rurale (et aujourd’hui dans les RIP) depuis sa création en 2009.
“Les équipes Nordnet sont déjà à pied d’œuvre pour accueillir les clients dans les meilleures conditions. La continuité de leur service sera assurée grâce aux synergies déployées avec Altitude Infrastructure. Cette relation de confiance nous permettra d’offrir une expérience sans couture, pour que tous les clients continuent à bénéficier de leur connexion Internet et de services de qualité”, a de son côté fait savoir la direction de Nordnet, sans toutefois livrer davantage de précisions sur les contours, notamment financiers, de l’opération.
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Les RIP aiguisent les appétits
La direction d’Altitude Infrastructures a justifié cette cession par la concurrence de plus en plus rude sur le marché des FAI en zone rurale. “L’arrivée des 4 opérateurs majeurs redistribue les cartes sur le marché du grand public. C’est une étape naturelle de l’évolution du marché des FAI de proximité qu’Altitude Infrastructure avait anticipé dès la création de WiBox.
Ces fournisseurs doivent unir leur force pour exister dans ce nouveau contexte et ainsi valoriser un service clients de qualité que seule la proximité peut honorer”, a ainsi expliqué le président de l’opérateur d’infrastructures David El Fassy.
Rappelons en effet Bouygues Telecom et Free ne font plus mystère de leurs ambitions en zone rurale, jusque-là chasse gardée de SFR et, surtout, d’Orange. A l’image de Free, qui voit dans le développement de son réseau FttH dans les zones rurales un moyen de concrétiser son but, inscrit noir sur blanc dans son plan stratégique Odyssée 2024, d’atteindre les 30 millions de prises raccordables en 2024.
Renforcement de la présence de la filiale d’Iliad en zone rurale
Un objectif ambitieux qui passera forcément par un renforcement de la présence de la filiale d’Iliad en zone rurale, où sont implantés les fameux Réseaux d’initiative publique (RIP), ces réseaux financés par les pouvoirs publics pour pallier la carence d’initiative privée et améliorer ainsi la couverture numérique des territoires ruraux, jusqu’ici mal desservis.
Reste que ces zones moins denses d’initiative publique demeurent encore aujourd’hui la chasse gardée de la branche dédiée de l’opérateur historique, qui couvre là 2,2 millions de locaux, très loin devant SFR Collectivités et ses 420 000 locaux couverts à la fin du premier trimestre 2019, selon les derniers chiffres livrés par l’Arcep.
A noter qu’en zone rurale, ces territoires qui regroupent 40 % de la population et représentent 17 millions de locaux à raccorder sur les 36 millions que compte la France, Altitude Infrastructures n’est pas en reste. L’opérateur d’infrastructures présidé par David El Fassy, qui revendique un total de 3,5 millions de prises contractualisées en France, y occupe en effet la troisième marche du podium, avec ses 275 000 locaux couverts au premier trimestre 2019.
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