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Facebook et Twitter peuvent mieux faire contre la désinformation

Depuis quelques années, internet est devenu un outil pour des États ou des partis politiques pour de manipuler l’opinion publique à coup de désinformation et via l’utilisation de faux comptes. Face à ce phénomène, les plateformes en ligne ont déjà annoncé de nombreuses mesures afin de limiter la portée de ces opérations. Mais une étude publiée par des chercheurs de l’Oxford Internet Institute, intitulée « The Global Disinformation Order: 2019 Global Inventory of Organised Social Media Manipulation », suggère que ces plateformes sont loin d’avoir réussi à éliminer le phénomène.

Bien au contraire, d’après cette étude, le nombre de pays dans lesquels ces campagnes organisées de manipulation des médias sociaux ont lieu a augmenté entre 2017 et 2019 : une hausse de 150 %.

En effet, alors qu’en 2017, ces opérations n’étaient détectées par l’institut que dans 28 pays, aujourd’hui, on compterait 70 pays. « Dans chaque pays, au moins un parti politique ou un organisme gouvernemental utilise les médias sociaux pour façonner les attitudes du public au niveau national », lit-on dans l’étude. En d’autres termes, les mesures annoncées par Facebook et Twitter pour détecter les fake news et les comptes fake n’ont découragé personne.

Dans 45 démocraties, les techniques de propagande informatique comme les faux followers et la propagation de contenus de désinformation ont été utilisées pour gagner les voix d’électeurs. Dans 26 pays à régime autoritaire, « des entités gouvernementales ont utilisé la propagande informatique comme outil de contrôle de l’information pour réprimer l’opinion publique et la liberté de la presse, discréditer les critiques et les oppositions et noyer la dissidence politique. »

À l’échelle nationale, Facebook reste la principale plateforme utilisée pour ces opérations. En revanche, pour les opérations ciblant une audience internationale, Twitter serait également une plateforme de prédilection.

Voici la liste des 70 pays cités par l’étude :

Angola, Argentine, Arménie, Australie, Autriche, Azerbaïdjan, Bahreïn, Bosnie-Herzégovine, Brésil, Cambodge, Chine, Colombie, Croatie, Cuba, République tchèque, Équateur, Égypte, Érythrée, Éthiopie, Géorgie, Allemagne, Grèce, Honduras, Guatemala , Hongrie, Inde, Indonésie, Iran, Israël, Italie, Kazakhstan, Kenya, Kirghizistan, Macédoine, Malaisie, Malte, Mexique, Moldavie, Myanmar, Pays-Bas, Nigéria, Corée du Nord, Pakistan, Philippines, Pologne, Qatar, Russie, Rwanda, Arabie saoudite, Serbie, Afrique du Sud, Corée du Sud, Espagne, Sri Lanka, Suède, Syrie, Taïwan, Tadjikistan, Thaïlande, Tunisie, Turquie, Ukraine, Émirats arabes unis, Royaume-Uni, États-Unis, Ouzbékistan, Venezuela, Vietnam et Zimbabwe .

Pour Philip Howard, directeur de l’Oxford Internet Institute, l’utilisation des réseaux sociaux pour manipuler l’opinion publique reste « une menace critique pour la démocratie, alors que la propagande informatique devient un élément omniprésent de la vie quotidienne. » Et bien que la propagande ait toujours existé, « la portée étendue de ces campagnes soulève des préoccupations cruciales pour la démocratie moderne. »

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