Inondation, tempête, accident industriel, épisode sismique ou risque terroriste, la liste des dangers qui guettent les 36 000 communes que compte la France s’allonge toujours plus. Pour autant, les collectivités peuvent compter sur les progrès de la technologie, notamment dans le secteur des télécommunications, pour prévenir leurs administrés – à défaut de pouvoir guérir les maux qui les touchent. C’est ainsi que de plus en plus de territoires s’équipent en systèmes de téléalerte, à des fins de mise en sécurité des populations.
C’est notamment le cas de la municipalité de Cannes qui s’est dotée d’un système de cette nature après les inondations catastrophiques qui l’ont frappée en octobre 2015. « Le 3 octobre 2015 a valeur de date marquante pour nous. C’est après cette catastrophe, qui a débouché sur de nombreuses pertes humaines, que nous avons renforcé notre politique de prévention des risques majeurs » à l’initiative du maire actuel de Cannes, David Lisnard, comme le fait savoir Karin Topin-Condomitti, la directrice générale adjointe des services de la ville.
Pour ce faire, la municipalité s’est équipée d’un système de téléalerte développé par la société CII Telecom, aujourd’hui utilisé par 700 mairies, 57 préfectures ainsi qu’une centaine de sites classés SEVESO en France. « Avec ce système, nous sommes désormais capables d’alerter notre population en cas de risque majeur, en nous offrant même la possibilité de cibler géographiquement nos administrés inscrits au service, en cas d’incident très localisé », relève également Karin Topin-Condomitti, interrogée par ZDNet. La ville de Cannes a ainsi mis en ligne un formulaire permettant aux personnes intéressées de confier leurs coordonnées à la ville, celles-ci étant hébergées sur les deux serveurs que compte CII Telecom le temps de leur inscription.
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Une technologie en vogue
Au total, la municipalité – qui dispose également d’autres outils d’alerte aux populations, à l’image de ses comptes sur plusieurs réseaux sociaux, des haut-parleurs municipaux ou des sirènes d’Etat – comptabilise aujourd’hui entre 40 000 et 45 000 contacts sur un total de 75 000 habitants. Et l’engouement de l’outil ne se dément pas.
« Après les récentes inondations des 23 novembre et 1er décembre 2019, nous avons connu un pic d’inscription sur ce fichier, ce qui nous permet de pouvoir assurer une meilleure information au public si jamais survient un nouveau risque majeur mettant en danger nos administrés ou leurs biens », indique Karin Topin-Condomitti. Le tout grâce à des systèmes d’alerte qui se révèlent aujourd’hui « précis, fiables et peu onéreux au regard des risques encourus et des dégâts provoqués », comme le relève le président et fondateur de CII Telecom, Philippe Jauneau.
Cet entrepreneur, qui avait lancé un premier système de téléalerte en 1994 afin d’assurer une meilleure gestion des impayés pour le compte de l’URSSAF, s’est rapidement spécialisé dans le développement d’une solution de téléalerte auprès des populations. Interrogé par ZDNet, ce dernier explique avoir voulu « développer une technologie permettant d’assurer jusqu’à 300 000 appels par heure, en plus de l’envoi de messages via d’autres canaux ». Une intuition qui ne se dément pas alors que la société a enregistré environ 1,5 million de chiffre d’affaires en 2019 et s’attend à un bénéfice de 17 % sur l’année.
Prochaine étape pour la société, le développement d’une nouvelle génération de son boîtier Reflex, qui sert pour la programmation et le déclenchement d’alertes. Prévue pour avril, cette nouvelle génération de boîtier sera pour la première fois pourvue d’un jeu de télécommandes, ce qui permettra aux personnes qui en sont munies de l’activer à distance. De quoi s’adresser à un public encore plus large, à l’image d’établissements scolaires, dont certains pourraient bien se doter à l’avenir de cette solution pour prémunir leurs élèves de tout danger.
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