Les dépenses mondiales dans le secteur de l’IT dépasseront les 5 billions de dollars cette année, selon l’IDC, mais il y a peu de preuves que ces dépenses technologiques améliorent la productivité des entreprises. Pire, cela a souvent l’effet contraire et entrave la productivité. Surtout, les raisons de ce paradoxe de productivité (voir ce contenu sur le site de l’université de Standford) ne sont pas claires et laissent les économistes perplexes depuis des décennies.
Les milliards de dollars dépensés dans les systèmes informatiques signifient qu’il y a beaucoup de croyants dans l’hypothèse que l’IT renforce la productivité des professionnels. Mais impossible toutefois de trouver des données qui montrent une amélioration de la productivité de ce fait. Conséquence : il est frustrant et contre-intuitif de constater que les progrès technologiques réalisés au cours des deux dernières décennies n’ont rien fait pour accroitre la productivité des travailleurs.
Pire, et c’est difficile à accepter, il semble que nos technologies IT peuvent nuire à la productivité en milieu professionnel.
43 % du temps consacré au travail effectif
Il y a quelques statistiques intéressantes dans un rapport récent commandé par Workfront sur ce point. Le rapport se nomme State of Work 2020 recense les réponses de 3 750 professionnels dans quatre pays : États-Unis (1 500), Royaume-Uni (1 000), Allemagne (750) et Pays-Bas (500).
Le thème porte sur l’utilisation des technologies par les pros, leurs habitudes de travail et le temps qu’ils consacrent à différentes activités.
La partie de loin la plus intéressante du rapport évoque le peu de temps que les employés disent pouvoir consacrer à leurs tâches principales. Les britanniques y ont passé le moins de leur temps de travail : 40 %. Dans les faits, il s’agit de trois heures sur huit pour faire le travail pour lequel ils ont été embauchés. Et cette moyenne est de 43 % dans les quatre pays étudiés.
Enorme écart de productivité
L’étude souligne aussi un énorme écart de productivité. Les répondants critiquent le nombre d’heures de réunions inutiles, les tâches comme la gestion des courriels et la distraction causée par des interruptions constantes de leur travail.
Il est facile de voir que certaines technologies collaboratives peuvent être des sources de distraction, mais c’est peu par rapport à ce qui est de loin la raison la plus importante du paradoxe de productivité technologique : le peu de temps dévolu à la tâche principale que doit réaliser chaque professionnel.
Les investissements technologiques ne peuvent rivaliser avec ce que l’on peut gagner en éliminant simplement les pratiques de travail inefficaces explique le rapport. Les investissements dans la productivité technologique ne peuvent s’appliquer que pendant la période où les gens travaillent à leurs tâches principales, ce qui représente en moyenne un peu plus de trois heures par jour (sur les huit heures travaillées chaque jour). Soit deux jours par semaine travaillée.
La technologie ne peut rien contre les mauvaises pratiques
Cet écart de productivité de près de 60 % révélé par l’enquête Workfront ne peut être résolu par la technologie, d’où la persistance du paradoxe de la productivité.
Pour résumer : les mauvaises pratiques en milieu de travail nuisent à la productivité. Dans le contexte de la transformation numérique de l’entreprise, les batailles concurrentielles seront remportées par les organisations qui disposent des flux de travail les plus efficaces, et c’est là que les technologies de productivité feront leurs preuves.
Article “Study: How tech distractions hinder workplace productivity” traduit et adapté par ZDNet.fr
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