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Etats-Unis : Huawei et ZTE exclus des fonds de subventions publiques de la FCC


Etats-Unis : Huawei et ZTE exclus des fonds de subventions publiques de la FCC

La situation de Huawei et ZTE ne s’arrange pas outre-Atlantique. La Federal Communications Commission (FCC), l’équivalent américain de l’Arcep, a en effet sommé les opérateurs locaux de cesser tout recours aux équipements fournis par les deux constructeurs chinois s’ils souhaitent toujours être éligibles aux subventions fédérales. Motif invoqué par la FCC et son patron, le très médiatique Ajit Pai, réputé proche de l’administration Trump : Huawei et ZTE représenteraient une menace pour la sécurité nationale des Etats-Unis.

Cette nouvelle sanctions intervient alors que les opérateurs américains sont actuellement en train de déployer leurs réseaux 5G dans le pays. Dans ce contexte, l’impact potentiel de Huawei et ZTE, réputés pour leur expertise dans le déploiement des réseaux mobiles, sur les réseaux américains ne laisse pas Washington insensible, alors que les autorités américains pointent depuis longtemps des collusions entre les deux constructeurs chinois et le régime chinois.

“Au fur et à mesure que les États-Unis modernisent leurs réseaux pour passer à la prochaine génération de technologies sans fil (5G), le risque qu’une puissance étrangère hostile s’adonne à l’espionnage, à l’injection de logiciels malveillants ou au vol de données américaines s’accroît encore”, a ainsi relevé la FCC pour justifier cet aménagement des conditions d’accès à son programme de subventions publiques.

Pour l’Autorité, pas de doutes possibles : Huawei et ZTE ont bien partie liée avec Pékin. “Huawei et ZTE ont tous deux des liens étroits avec le gouvernement et l’appareil militaire chinois et sont soumis aux lois chinoises qui les obligent à participer à l’espionnage, une menace reconnue par d’autres organismes fédéraux et les gouvernements d’autres pays”, déplore ainsi l’état-major de la FCC, dans un courrier publié ce vendredi.

A ce titre, l’Autorité indique qu’elle ne fournira plus d’aides financières aux opérateurs continuant à avoir recours aux technologies déployées par les deux constructeurs chinois.


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La FCC veut aider les opérateurs à se “sevrer” du matériel chinois

“Les fonds publics du fonds de service universel de la FCC, qui subventionne le déploiement et le service à large bande aux États-Unis par le biais de quatre programmes distincts, ne doivent pas mettre en danger la sécurité nationale en achetant du matériel à des entreprises qui présentent un risque de sécurité nationale”, a ainsi soutenu l’autorité.

Une position logiquement soutenue par son président, Ajit Pai, pour qui ces accusations sont étayées dans les faits, illustrant ses propos par un rapport publié dans l’été par les renseignements britanniques, qui faisaient état de leurs vives préoccupations vis-à-vis de la présence de Huawei dans les réseaux britanniques.

“Ces préoccupations ne sont nullement hypothétiques. Cet été, par exemple, une entreprise indépendante de cybersécurité a découvert que plus de la moitié des images du micrologiciel Huawei qu’elle a analysées avaient au moins une porte dérobée potentielle et que chaque dispositif Huawei testé présentait en moyenne 102 vulnérabilités connues”, a indiqué Ajit Pai pour soutenir encore son argumentation.

Avant de prétendre qu'”étant donné les menaces que Huawei et ZTE font peser sur la sécurité de l’Amérique et notre avenir 5G, cette FCC ne restera pas les bras croisés en attendant que le pire arrive”.

Au sujet de la proposition visant à forcer les opérateurs de télécommunications à retirer les équipements Huawei et ZTE, le président de la FCC a déclaré que la commission envisageait également la création d’un fonds pour compenser les coûts de remplacement. Un plan qui nécessitera selon lui la coopération des opérateurs américains.

“Pour faciliter la conception d’un programme de retrait et de remplacement, nous exigeons des opérateurs qu’ils fournissent des renseignements sur l’utilisation qu’ils font de l’équipement de Huawei et de ZTE ainsi que sur les coûts potentiels associés au retrait et au remplacement de cet équipement”, a ainsi fait savoir le dirigeant.

Huawei demande à la FCC de revenir su son “ordre illégal”

Bien qu’interdit aux côtés de ZTE, Huawei a prétendu qu’il était “singularisé”. “Ces actions injustifiées auront des effets négatifs profonds sur la connectivité des Américains dans les zones rurales et mal desservies des États-Unis”, a réagit l’état-major de la firme de Shenzhen. La direction du géant chinois a condamné un “ordre illégal”.

“La FCC a ciblé Huawei sur la base de la sécurité nationale, mais elle ne fournit aucune preuve que Huawei pose un risque pour la sécurité. Au lieu de cela, la FCC suppose simplement, sur la base d’une vision erronée de la loi chinoise, que Huawei pourrait tomber sous le contrôle du gouvernement chinois”, a déploré le constructeur chinois, appelant la FCC à revenir sur cette décision.

“Huawei estime que cet ordre est illégal car la FCC a ciblé Huawei sur la base de la sécurité nationale, mais elle ne fournit aucune preuve que Huawei pose un risque pour la sécurité. Au lieu de cela, la FCC suppose simplement, sur la base d’une vision erronée de la loi chinoise, que Huawei pourrait tomber sous le contrôle du gouvernement chinois.”

La semaine dernière, le ministère américain du Commerce a accordé à Huawei un deuxième sursis de 90 jours après son inscription sur la “liste noire” de Washington. “L’extension temporaire de la licence générale permettra aux transporteurs de continuer à desservir des clients dans certaines des régions les plus reculées des États-Unis, qui seraient autrement laissés dans l’ignorance”, avait alors déclaré le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, dans un communiqué.

Ce nouveau sursis marquait un net revirement de l’administration américaine, qui avait précédemment déclaré que les extensions étaient en place pour permettre aux opérateurs de télécommunications américains de s’éloigner du matériel made in Huawei. Après des mois d’annonces et de revirements de la part des autorités, cette nouvelle décision de la FCC ne devrait donc pas participer à rendre la situation des deux constructeurs chinois plus lisibles, pour le plus grand malheur des opérateurs américains, dont la liste des partenaires potentiels se réduit de jour en jour.

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