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Des personnes portant des masques de protection à la gare de Pékin, le 21 janvier 2020. NICOLAS ASFOURI / AFP
La Chine a annoncé mardi 21 janvier un sixième mort victime d’un mystérieux virus, alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’apprête à tenir une réunion d’urgence. La souche incriminée est un nouveau type de coronavirus, cousine de celui responsable du SRAS (syndrome respiratoire aigu) – un virus hautement contagieux, qui avait tué quelque 650 personnes en Chine continentale et à Hongkong en 2002-2003.Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le Sras, histoire d’un tueur en série
Cette fois-ci, l’origine de ce nouveau coronavirus semble se trouver dans un marché de Wuhan, ville chinoise de 11 millions d’habitants, fermé le 1er janvier. « On suppose que la source était des animaux vendus dans ce marché et qu’il y a eu passage chez l’homme », explique le professeur Fontanet, responsable de l’unité d’épidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur à Paris.
Lundi, Zhong Nanshan, un scientifique chinois renommé de la Commission nationale de la santé, a fait savoir à la chaîne de télévision d’Etat CCTV que la transmission par contagion entre personnes était « avérée ». L’OMS estime pour sa part qu’un animal semble être « la source primaire la plus vraisemblable », avec « une transmission limitée d’humain à humain par contact étroit ».
A l’heure où d’autres cas – suspectés ou vérifiés – se sont déclarés ailleurs en Asie et en Océanie, le spectre du SRAS a poussé les autorités locales à prendre des mesures pour éviter une pandémie. Le point sur la situation.Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le coronavirus cousin du SRAS réveille de vieilles méfiances en Chine
Près de 300 cas détectés en Chine et déjà six morts
La Chine, épicentre de l’épidémie, a recensé mardi matin 291 cas confirmés. Neuf cent vingt-deux patients sont par ailleurs en observation, a annoncé dans un communiqué la Commission nationale de la santé. Ces annonces surviennent alors qu’une sixième personne est morte mardi du virus en Chine, a annoncé le maire de Wuhan.
En plein chassé-croisé dans les transports avant le Nouvel An chinois samedi, qui fait craindre une accélération des contaminations, le président, Xi Jinping, a donné lundi le signal d’une mobilisation du pays. L’isolement des personnes chez qui la maladie a été diagnostiquée devient désormais obligatoire et des mesures de quarantaine peuvent être décrétées par les autorités locales.Article réservé à nos abonnés Lire aussi Une pneumonie d’origine inconnue en Chine
Quatre cas détectés en Thaïlande, au Japon et en Corée du Sud
D’autres cas de cette mystérieuse pneumonie ont été détectés à l’étranger : deux en Thaïlande et un au Japon. Les autorités de ces deux pays affirment que les patients s’étaient rendus à Wuhan avant leur hospitalisation.
Le virus a également été détecté en Corée du Sud chez une Chinoise de 35 ans arrivée dimanche par avion de Wuhan. Les autorités sanitaires sud-coréennes ont révélé qu’elle s’était rendue samedi à l’hôpital à Wuhan en raison d’un rhume. On lui avait prescrit des médicaments avant qu’elle s’envole pour Séoul, où ses symptômes ont été détectés. Elle a été placée en quarantaine.
Deux cas suspect en Australie et aux Philippines
En Australie, un homme présentant les symptômes du mystérieux virus a été placé à l’isolement à son domicile, a annoncé mardi un média local. L’homme, qui pourrait être le premier cas suspect du pays, est récemment rentré d’un séjour à Wuhan.
Aux Philippines, les autorités cherchent à déterminer la pathologie dont souffre un enfant de 5 ans arrivé le 12 janvier en provenance de Wuhan. A son arrivée à Cebu avec un parent, l’enfant avait de la fièvre et toussait, selon le ministère de la santé philippin.
Les autorités françaises et américaines prennent des mesures
En dehors de la Chine, les mesures de prévention se multiplient. Dernière en date : les Etats-Unis ont annoncé qu’à partir de vendredi ils commenceraient à filtrer les vols en provenance de Wuhan à l’aéroport de San Francisco et à l’aéroport John-F.-Kennedy de New York – où atterrissent des vols directs de Wuhan –, ainsi qu’à celui de Los Angeles, où sont assurées de nombreuses correspondances. Les passagers seront examinés par les équipes médicales mais pas systématiquement soumis à un prélèvement.
La Thaïlande, qui attend plus de 1 300 voyageurs par jour en provenance du Wuhan, a également renforcé les contrôles dans ses aéroports à l’approche des festivités du Nouvel An lunaire (25 janvier). A cette occasion, des centaines de millions de Chinois empruntent bus, trains et avions pour aller passer les fêtes en famille. Beaucoup partent également en vacances en Asie du Sud-Est. Les autorités de Hongkong ont elles aussi renforcé leurs mesures de contrôle aux frontières du territoire autonome, notamment avec des détecteurs de température.
En France, « la vigilance vient d’être déclenchée », a fait savoir lundi Santé publique France au Parisien. Les médecins doivent désormais orienter vers le SAMU ou « un infectiologue référent », toute personne « présentant une infection respiratoire aiguë, quelle que soit sa gravité, ayant voyagé ou séjourné dans la ville de Wuhan en Chine dans les quatorze jours précédant la date de début des signes cliniques ou ayant eu un contact étroit avec une personne tombée malade dans cette ville ».
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