Un professeur de collège a crié au président de retirer sa réforme des retraites lors d’un déplacement du président à Pau. Un vif échange s’en est suivi.
Emmanuel Macron a été vivement interpellé par un enseignant en colère qui lui a crié de “retirer” sa réforme des retraites mardi 14 janvier au matin à Pau (Pyrénées-Atlantiques) à son arrivée au Palais Beaumont, juste avant une table-ronde sur l’écologie, rapporte un journaliste de franceinfo sur place.
Le président de la République n’a pas apprécié le ton utilisé par ce professeur qui enseigne les mathématiques au collège et a échangé quelques minutes avec lui : “Monsieur, je suis gentil moi, vous êtes là, vous criez à partie, vous n’êtes pas sympathique, ni respectueux. Faisant fi de tout ça, je viens vous voir et je vous parle. Ne me donnez pas de leçon de respect je vous en prie ou appliquez-les à vous-même !”, a-t-il répondu. Plus calme, l’enseignant explique alors que “pour se faire entendre, il faut parfois crier.” “L’exemplarité est aussi utile”, répond le chef de l’État.
L’enseignant réplique : “Ce n’est pas en donnant la légion d’honneur à BlackRock qu’on l’est”, faisant référence à la promotion dans la légion d’honneur du patron du gestionnaire d’actifs BlackRock France, Jean-François Cirelli.
Vous patachonnez dans la tête. Vous mélangez tout. Ça n’a rien à voir.Emmanuel Macron
Mais l’enseignant insiste en assurant que “la réforme des retraites est un cadeau à tous ces gens. Les gens vont être obligés de cotiser à côté”. Réponse alors d’Emmanuel Macron : “C’est faux !”.
Interrogé par Sud Ouest, l’homme se présente comme enseignant au collège de Morlaas. “Je souhaitais attirer l’attention de Monsieur Macron sur sa réforme des retraites ainsi que sur les conditions de travail des enseignants”, explique-t-il. Il a pu accéder au Palais Beaumont grâce à une une accréditation car il est aussi “au syndicat des transports de l’agglomération paloise car je suis conseiller municipal à Morlaas”
“Il m’a répondu que la situation des enseignants s’améliorait (…) et qu’ils allaient être les grands bénéficiaires de cette réforme des retraites”, décrit l’enseignant qui n’a pas été convaincu : “Je ne le crois pas un instant.” Il a été “étonné” de la façon avec laquelle il a pu dialoguer avec Emmanuel Macron. “Il est resté sur ses positions, explique l’enseignant. Je l’ai invité de venir voir comment ça se passe dans mon collège”. “Il m’a appelé mon ami, moi je ne suis pas l’ami du président”, conclut le conseiller municipal.
L’échange s’est tout de même conclu par une poignée de main. C’est le premier déplacement en région du président de la République depuis le mois de novembre à Amiens.A lire aussi Sujets associés
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