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Cédric Villani à Paris, le 8 octobre 2019. LUDOVIC MARIN / AFP
Une vraie rupture. La rencontre entre Emmanuel Macron et Cédric Villani, dimanche 26 janvier, n’a pas permis la pacification espérée, loin de là. Le président de la République avait demandé à la vedette des mathématiques de passer le voir dans l’espoir de stopper la guerre fratricide entre les macronistes parisiens. Mais Cédric Villani est ressorti de l’Elysée comme il y était entré : bien décidé à maintenir sa candidature dissidente à la Mairie de Paris. Malgré la pression présidentielle, pas question de se rallier à Benjamin Griveaux, le candidat investi par La République en marche (LRM).Article réservé à nos abonnés Lire aussi Elections municipales 2020 : la campagne de Benjamin Griveaux à Paris inquiète les macronistes
Juste après la rencontre, le scientifique a au contraire effectué une déclaration fracassante. « Aujourd’hui, j’acte une divergence majeure, a-t-il affirmé. Entre l’appartenance à un appareil politique et l’engagement pour la ville qui m’a fait, je choisis de rester fidèle aux Parisiens en maintenant ma candidature librement. » Quitte, donc, à devoir quitter son parti d’une façon ou d’une autre.
« On se doutait qu’il ne renoncerait pas à être candidat, mais on ne s’attendait pas à une telle déclaration, à fleur de peau, une sorte de gigantesque bras d’honneur fait au président », commente un habitué de l’Elysée.
Menace d’une dissidence
Les conséquences de ce geste risquent de dépasser les frontières de Paris. A l’Assemblée nationale, Cédric Villani va-t-il demeurer membre du groupe LRM, ou l’abandonner, comme une dizaine de députés l’ont déjà fait depuis 2017 ? S’il part de lui-même ou se trouve exclu, peut-il être suivi par d’autres élus ? Dans la majorité, certains redoutent déjà l’apparition de « frondeurs », comme ceux qui avaient perturbé le quinquennat de François Hollande.
Longtemps, Emmanuel Macron a laissé la querelle entre Benjamin Griveaux et Cédric Villani monter sans intervenir vraiment. Durant l’été, quand, après avoir été écarté par la commission d’investiture, l’homme à la lavallière a fait planer la menace d’une dissidence, il n’a pas cherché à l’en dissuader en lui proposant par exemple un siège de ministre. Puis, lorsque la menace a été mise à exécution, le chef de l’Etat s’est gardé de soutenir clairement Benjamin Griveaux ou Cédric Villani. Que le meilleur gagne !
Depuis quelques semaines, Emmanuel Macron a cependant pris conscience que la guerre entre ses deux députés menait droit à un échec retentissant. Un sondage réalisé du 14 au 23 janvier par Odoxa et publié dimanche par Le Figaro le confirme : alors même que plus de 60 % des Parisiens ne souhaitent pas qu’Anne Hidalgo soit réélue, elle a de fortes chances de l’être, à cause des rivalités entre ses opposants, à commencer par ceux de LRM.
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