Si le coronavirus né dans la ville de Wuhan est désormais présent dans une quinzaine de pays dont la France, c’est dans son berceau chinois que cette pneumonie encore mal connue des médecins accomplit ses ravages les plus furieux. Ce mardi, selon le dernier bilan officiel, on y compte 106 morts et 4515 cas de contamination confirmés, dont 2700 dans la seule province de Hubei, où se situe Wuhan
Âge médian: 70 ans
A ce jour, tous les morts ayant péri sous l’atteinte du coronavirus sont concentrés en Chine. Pour le moment, la très grande majorité des trépas surviennent dans une situation de vulnérabilité du patient. Il y a quelques jours, alors que le bilan s’élevait encore à 41 morts, le journal local Shanghai Observer soulignait l’âge avancée de la plupart, et détaillait: 35 des morts dépassaient les 60 ans pour un âge médian de 70 ans.
Dans Le Parisien, Jean-Claude Manuguerra, responsable de la cellule d’intervention biologique d’urgence à l’Institut Pasteur, notait la prévalence de “patients âgés, souffrant de comorbidités (soit la présence parallèle d’autres pathologies, ndlr) ou plus jeunes mais malades, immunodéprimés”.
L’énigme de la victime de 36 ans
Sur son site, le magazine britannique Time a listé les problèmes de santé dont souffraient de nombreuses personnes emportées par le coronavirus: hypertension, diabète, maladies cardiovasculaires… La jeunesse de certaines victimes a pu cependant surprendre. Un individu de 48 ans figurait au nombre des morts initiaux. Vendredi dernier, toutefois, le seuil est encore descendu d’un cran, avec la mort d’un homme de 36 ans.
La précocité de ce drame a défié la connaissance encore fragile que les spécialistes ont du phénomène. David Heymann, professeur en épidémiologie des maladies infectieuses à l’Ecole d’hygiène de Londres, a ainsi posé dans un autre article du Time: “Cet homme de 36 ans est une énigme”.
“Il est possible que certains des jeunes gens souffrant plus intensément devant l’émergence de cette maladie présentent une prédisposition génétique les amenant à contracter des maladies plus sévères”, a ainsi estimé le docteur Peter Openshaw, professeur en médecine expérimental au Collège impérial de Londres.
Un nombre de victimes sous-estimé?
Entre autres difficultés, les experts se heurtent à un souci majeur dans leurs recherches pour définir la force et les contours du coronavirus: il est très probable que le bilan des autorités chinoises soit bien en deçà de la réalité. Lundi, des scientifiques de l’Université de Hong Kong, dont la voix a été relayée par l’AFP, ont ainsi jugé, en s’appuyant sur des modèles mathématiques, que l’ensemble des personnes touchées par le mal atteignait les 44.000, en incluant les organismes en période d’incubation.
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