top of page

De la Salle à la VOD, les films américains ne perdent pas de temps

A fin août 2019, on constate que la tendance imprimée depuis le début des années 2000 se poursuit. Les films des huit principaux studios sortent en moyenne en EST (téléchargement définitif) 4 jours plus tôt qu’en 2018, c’est-à-dire au bout de 2 mois et 21 jours. Les films sortent ensuite en DVD en moyenne au bout de 3 mois et 2 jours, soit 5 jours plus tôt qu’en 2018.

Les studios continuent de privilégier la sortie numérique (EST) qui conserve 11 jours d’avance en moyenne sur la mise en vente du support physique.

Tous les studios n’appliquent pas la même stratégie : Disney, qui domine le box-office américain applique un délai de 3 mois et un jour pour l’EST et 3 mois et 9 jours pour le DVD. De son côté, Warner applique des délais un peu plus courts : 2 mois et 15 jours pour l’EST et 2 mois et 29 jours pour le DVD.

Ces chiffres confirment la tendance : la vidéo grignote chaque année quelques jours à la salle, mais pour l’instant l’écart incompressible semble se situer à 2 mois. Au moment où les studios peaufinent leurs offres D2C, et qu’ils vont donc devenir distributeurs numériques de leurs propres programmes, on pourrait assister à une nouvelle évolution des délais vidéo. En effet, Disney, Warner et Universal auraient intérêt à compresser le vide entre la salle et l’EST/DVD pour offrir à la SVOD une fenêtre premium encore plus précoce sur leur propre service et ainsi maximiser les chances de recruter des abonnés. Ceci est d’autant plus probable que les studios n’exploitent pas directement les droits EST aux Etats-Unis (c’est Apple qui réalise le plus gros du chiffre d’affaires de l’EST) ; reste le cas du DVD, mais tous les chiffres indiquent que le marché DVD est en net repli et que sa contribution aux recettes des films s’amenuise au fil des mois. Une stratégie évidemment applicable aux Etats-Unis, mais pas forcément dans les autres pays, soit en raison des droits cédés localement (TV, Vidéo et VOD), soit en raison de la réglementation.

Pour ce qui est de la SVOD, les délais américains sont contractuels, sans contrainte réglementaire, à la différence de la France. Bien que le nombre de films de studios passés par la salle se fasse plus rare depuis un certain temps sur Netflix, on constate néanmoins que les délais SVOD se situent généralement sous la barre d’un an. Par exemple, le film « Mary Poppins Returns » de Disney est sorti en salles aux Etats-Unis le 19 décembre 2018 et est arrivé sur Netflix le 9 juillet 2019, soit 202 jours plus tard (environ 6,5 mois). Un autre film, plus confidentiel, qui était en compétition au Festival de Cannes 2018 « Everybody knows » de Asghar Farhadi avec Penelope Cruz et Javier Bardem est sorti en salles le 26 Septembre 2018 et a rejoint Netflix le 6 juin 2019, soit au bout de 253 jours ( un peu plus de 8 mois).

0 vue0 commentaire

コメント


bottom of page