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Crash en Iran : l’hypothèse d’un missile antiaérien contre le Boeing rejetée par Téhéran

Sur les lieux du crash du Boeing 737 de la compagnie Ukraine International Airlines qui s’est écrasé près de Téhéran, le 8 janvier, peu après son décollage.

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Sur les lieux du crash du Boeing 737 de la compagnie Ukraine International Airlines qui s’est écrasé près de Téhéran, le 8 janvier, peu après son décollage. AKBAR TAVAKOLI / AFP


« Les informations que nous voyons sont très inquiétantes et nous les regardons en urgence. » Le premier ministre britannique, Boris Johnson, et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ont demandé jeudi 9 janvier une enquête « complète » et « transparente » sur le crash d’un Boeing d’Ukraine International Airlines à Téhéran, qui a coûté la vie à 176 personnes, dont trois Britanniques.

Selon les premiers éléments de l’enquête iranienne, l’appareil avait fait demi-tour après un « problème ». Les autorités ukrainiennes ont dit examiner plusieurs hypothèses : celles d’un missile antiaérien, de l’explosion d’une bombe à bord ou d’une collision avec un drone. Les chaînes de télévision américaines CNN et CBS ainsi que le magazine Newsweek citaient jeudi des responsables des renseignements, sous couvert d’anonymat, se disant convaincus que la défense antiaérienne de Téhéran a abattu le vol PS752 d’UIA juste après son décollage. « J’ai mes doutes, a quant à lui déclaré le président des Etats-Unis, Donald Trump. J’ai le sentiment que quelque chose de terrible s’est passé. »

L’Iran a immédiatement rejeté cette hypothèse. « De telles rumeurs n’ont aucun sens », a affirmé Ali Abedzadeh, président de l’Organisation de l’aviation civile iranienne (CAO) et vice-ministre des transports. « Plusieurs vols intérieurs et internationaux volaient au même moment dans l’espace iranien à la même altitude de 8 000 pieds, et cette histoire de frappe de missile sur l’avion ne peut pas du tout être correcte », a également réagi le ministère des transports iraniens.

« Livrer les boîtes noires »

A propos des boîtes noires de l’appareil, retrouvées dès mercredi, M. Abedzadeh déclare que « l’Iran et l’Ukraine ont les moyens de télécharger [les] informations » qu’elles contiennent. « Si des mesures plus spécialisées sont nécessaires pour extraire et analyser des informations, nous pouvons le faire en France ou dans d’autres pays », dit-il.

L’agence Mehr, proche des ultraconservateurs iraniens, avait cité mercredi des propos de M. Abedzadeh selon lesquels Téhéran « ne donnerait pas les boîtes noires […] aux Américains ». Sans démentir explicitement cet article, le communiqué du ministère rejette « les rumeurs sur la résistance de l’Iran à livrer les boîtes noires […] aux Etats-Unis ».

Rien n’oblige formellement l’Iran à faire analyser ce matériel aux Etats-Unis, mais tout pays n’en ayant pas les moyens techniques peut confier la tâche à un des rares en capacité de le faire : Etats-Unis, Allemagne et France, notamment.

Selon les premiers éléments de l’enquête de la CAO, le vol PS752 d’UIA, qui s’est écrasé mercredi peu après son décollage de la capitale iranienne, avait fait demi-tour après un « problème » et un incendie à bord.

Le drame, qui a fait 176 morts, s’est produit sur fond de graves tensions entre Téhéran et Washington, et peu après le tir de missiles par les Iraniens sur des bases utilisées par l’armée américaine en Irak. Rien n’indique cependant que ces événements soient liés et le président ukrainien Zelensky a mis en garde mercredi contre toute « spéculation ».

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