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Crash du Boeing à Téhéran : le Canada affirme que l’avion a été abattu par un missile iranien

Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a affirmé ce jeudi 9 janvier que le Boeing 737 victime d’un crash dans la nuit de mardi à mercredi près de Téhéran a été «abattu par un missile iranien». «Nous avons des informations de sources multiples, notamment de nos alliés et de nos propres services» qui «indiquent que l’avion a été abattu par un missile sol-air iranien. Ce n’était peut-être pas intentionnel», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Comme il l’avait fait la veille, le premier ministre canadien a estimé que ces derniers développements «renforcent la nécessité d’une enquête approfondie dans cette affaire».

Donald Trump avait exprimé un peu pus tôt ses «doutes» sur l’origine du crash alors que, selon plusieurs médias, le renseignement américain est de plus en plus convaincu que l’avion a été abattu par erreur par l’Iran. La catastrophe, qui a entraîné la mort de 176 personnes, majoritairement irano-canadiennes, est survenue peu après des tirs de missiles par Téhéran sur des bases utilisées par l’armée américaine en Irak.

Les autorités iraniennes ont affirmé ce jeudi que les «rumeurs» selon lesquelles l’avion d’Ukraine Airlines International aurait été abattu par un missile n’avaient «aucun sens». «J’ai mes doutes», a déclaré pour sa part le président américain lors d’un échange avec des journalistes à la Maison-Blanche. «J’ai le sentiment que quelque chose de terrible s’est passé», a-t-il ajouté, mettant en doute la thèse de l’incident mécanique. L’avion, vieux de trois ans et dont le dernier contrôle technique datait de lundi, s’est écrasé six minutes après son décollage, près de la localité de Sabashahr, au sud-ouest de Téhéran.

Les Américains disent se fonder sur des images satellite montrant des taches de chaleur caractéristiques de deux missiles sol-air qui auraient été tirés deux minutes après le décollage du Boeing 737 d’Ukraine Airlines de l’aéroport Imam-Khomeini. Une explosion a retenti peu après à proximité de l’appareil, précisent les responsables américains. Si Donald Trump a semblé donner du crédit à cette thèse, il est resté assez évasif. «Quelqu’un a pu commettre une erreur», a-t-il déclaré. Selon deux sources américaines, Washington penche en effet pour l’hypothèse d’un tir ayant atteint le Boeing par erreur. Une thèse formellement démentie par Téhéran, qui la juge «scientifiquement impossible».

«À un moment ou à un autre, ils remettront les boites noires, idéalement à Boeing, mais s’ils les donnent à la France ou un autre pays, cela irait aussi», a encore affirmé Donald Trump. Une certaine confusion règne sur le sort de ces boites noires, cruciales pour les investigations à venir. Mercredi, l’agence Mehr, proche des ultraconservateurs, a cité des propos d’Ali Abedzadeh, président de l’Organisation de l’aviation civile iranienne (CAO) selon lesquels l’Iran ne remettrait pas les boîtes noires aux Américains. Ce jeudi, le ministère iranien des Transports a rejeté «les rumeurs sur la résistance de l’Iran à livrer les boîtes noires […] aux États-Unis». Seuls quelques pays, dont les États-Unis mais aussi l’Allemagne ou la France, ont les capacités techniques d’analyser les boîtes noires.

Dans la journée, le premier ministre britannique Boris Johnson et le président ukrainien Volodymyr Zelensky ont demandé une enquête «complète» et «transparente». «Les informations que nous voyons sont très inquiétantes et nous les regardons en urgence», a ajouté Downing Street, sans plus de précisions.

Trudeau veut une «enquête approfondie»

Kiev examine différentes hypothèses de travail parmi lesquelles un tir de missile antiaérien, l’explosion d’une bombe placée à bord, ou encore une collision avec un drone. Le président Volodymyr Zelensky a décrété ce jeudi une journée de deuil national, promettant d’établir la vérité sur ce drame. L’Ukraine a par ailleurs demandé un «soutien inconditionnel» de l’ONU à ses experts afin que l’enquête puisse aboutir.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau a lui réclamé une «enquête approfondie» sur cette catastrophe aérienne, la plus meurtrière impliquant des Canadiens depuis l’attentat contre un Boeing 747 d’Air India en 1985, dans lequel 268 Canadiens avaient trouvé la mort. Pays hôte d’une importante diaspora iranienne, le Canada a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran en 2012 en reprochant à la République islamique son soutien au gouvernement de Bachar al-Assad en Syrie.

Selon un rapport d’enquête préliminaire de l’aviation civile iranienne, des témoins oculaires ont rapporté qu’un incendie avait été observé dans l’avion. La CAO laisse entendre que parmi les témoins de l’incendie figurent des personnes au sol et d’autres à bord d’un appareil qui se serait trouvé au-dessus du Boeing au moment du début de drame. Après ce départ de feu d’origine encore indéterminée, l’avion a changé de direction, et, selon la CAO, il «était sur le chemin du retour à l’aéroport» quand il s’est écrasé dans un parc de loisirs près de Chahriar, ville située à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de la métropole téhéranaise.

Boeing, touché par un scandale autour de ses 737 MAX cloués au sol depuis 10 mois, a indiqué être «prêt à aider par tous les moyens nécessaires».

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