C’est ce qu’on appelle un joli coup de filet. Les autorités américaines ont annoncé ce week-end avoir arrêté un expert en cryptocryptologie et membre du projet Ethereum. Elles reprochent à ce dernier de s’être rendu en Corée du Nord et d’y avoir réalisé une présentation lors d’une conférence technique sur l’utilisation de la cryptomonnaie et de la blockchain pour éviter les sanctions internationales qui pèsent sur le régime de Pyongyang.
L’homme, Virgil Griffith, 36 ans, résident de Singapour et citoyen américain, a été arrêté hier à l’aéroport international de Los Angeles et traduit en justice aujourd’hui pour y être officiellement inculpé. Dans un communiqué de presse publié ce vendredi, le ministère américain de la Justice a déclaré que l’homme s’était rendu en Corée du Nord en avril 2019, où il a donné une conférence technique à la Pyongyang Blockchain and Cryptocurrency Conference.
Selon la plainte pénale du département américain de la justice, l’équivalent du ministère de la Justice, les autorités américaines rappellent qu’elles n’avaient pas autorisé la venue de Virgil Griffith en Corée du nord pour assister à cette conférence, le pays faisant toujours l’objet d’un embargo sévère de la part de Washington.
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Faciliter les échanges entre Pékin et Pyongyang
“Malgré les avertissements de ne pas y aller, Griffith se serait rendu en Corée du Nord, l’un des principaux adversaires des États-Unis, où il aurait appris à son auditoire comment utiliser la technologie de la chaîne de blocs pour échapper aux sanctions. Par cette plainte, nous entamons le processus de recherche de justice pour une telle conduite”, a fait savoir le procureur général adjoint des États-Unis, John Demers.
La plainte criminelle des autorités américaines allègue également que l’homme travaillait sur “des plans pour faciliter l’échange de cryptomonnaie [en particulier d’Ether, NDLR] entre la Chine et la Corée du Sud”, cela en violation formelle des sanctions américaines.
Selon les autorités, Virgil Griffith a violé les sanctions que le gouvernement américain avait imposées à la Corée du Nord par le biais de lois telles que l’International Emergency Economic Powers Act (“IEEPA”), le décret 13466 signé par le président Georges W. Bush en 2008, et le décret 13722 signé par le président Barack Obama en 2016. Pour rappel, ces sanctions interdisent aux citoyens américains, aux organisations et aux entreprises privées de prêter toute aide au gouvernement nord-coréen.
Les autorités américaines haussent le ton
“Comme il est allégué, Virgil Griffith a fourni des informations très techniques à la Corée du Nord, sachant que ces informations pourraient être utilisées pour aider la Corée du Nord à blanchir de l’argent et éviter les sanctions. Ce faisant, Virgil Griffith aurait mis en péril les sanctions que le Congrès et le président ont promulguées pour exercer le maximum de pression sur le régime dangereux de la Corée du Nord”, a déclaré le procureur Geoffrey S. Berman, dans un communiqué de presse.
S’il est reconnu coupable, Griffith risque jusqu’à 20 ans de prison. A noter que ce dernier, fait également partie du groupe Projets spéciaux de la Fondation Ethereum, selon son profil Medium. Il a également exploité un service Tor-to-Web (Tor2Web) appelé Onion.city.
À la mi-septembre de cette année, le Trésor américain a imposé des sanctions à trois groupes de pirates nord-coréens, affirmant spécifiquement que ces groupes avaient aidé le régime de Pyongyang à lever des fonds pour ses programmes d’armement et de missiles par des piratages bancaires et des échanges de devises cryptographiques.
Source : ZDNet.com
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