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Coronavirus à Bordeaux et Paris: comment sont pris en charge les trois patients – Le HuffPost


AFP

Une chambre à pression négative de l’hôpital Bichat à Paris, identique à celles pouvant accueillir les patients positifs au nouveau coronavirus.


CORONAVIRUS – Ils sont les premiers cas confirmés de coronavirus en Europe. Trois patients, hospitalisés à Paris et Bordeaux, étaient toujours placés à l’isolement ce samedi 25 janvier après avoir été diagnostiqués positifs au nouveau coronavirus apparu en décembre à Wuhan et ayant fait au moins 41 morts en Chine.

Au moins deux d’entre eux se sont rendus dernièrement dans le pays, a indiqué la ministre de la Santé Agnès Buzyn lors d’un point presse vendredi soir. “Nous sommes en train de remonter l’histoire de ces patients positifs de façon à rentrer en contact avec les personnes qu’ils ont croisées”, a-t-elle indiqué, notant que la période d’incubation était probablement “autour de 7 jours, entre 2 et 12 jours”.

Des chambres à pression négative

Le premier patient, âgé de 48 ans, est revenu le 22 janvier en France après “quelques jours” en Chine où il est notamment “passé par Wuhan”, et a été hospitalisé jeudi au CHU Pellegrin de Bordeaux, a précisé Agnès Buzyn. “Il va bien”, a-t-elle assuré. Le deuxième patient s’est également rendu en Chine et est hospitalisé à l’hôpital Bichat à Paris. Peu d’informations ont pour l’heure été transmises au sujet du troisième cas confirmé, “proche parent de l’un des cas”.

Les trois personnes atteintes du virus en France sont placées dans des chambres d’isolement à pression négative, comme le veut la procédure en cas de maladie virale ou bactérienne. Cette chambre a pour but d’éviter la dissémination du virus à l’extérieur, comme le montre ce reportage de BFMTV réalisé en 2014.


À Paris, seuls les hôpitaux Bichat et Necker peuvent prendre en charge les personnes atteintes du coronavirus, indique Europe 1.

Les soignants, qui doivent passer par un sas avant de pénétrer dans la chambre, portent des masques, des gants et des surblouses pour éviter tout contact avec les patients, d’après franceinfo.

“Pas de traitement antiviral spécifique”

Voilà pour la prise en charge initiale. Pour le reste, “nous n’avons pas de traitement antiviral spécifique pour le coronavirus, explique à Europe 1 Odile Launay, infectiologue, spécialiste du coronavirus et responsable du centre de vaccination de l’Hôpital Cochin à Paris. Les traitements antiviraux sont aujourd’hui très peu nombreux”.

“Le traitement est en réalité une prise en charge symptomatique: on hospitalise les malades, on leur donne des médicaments s’ils ont de la fièvre et s’ils ont une atteinte respiratoire sévère, ils sont pris en charge en réanimation”, poursuit-elle.

Des prélèvements et des tests sont par ailleurs réalisés sur les patients, car “les données (sur ce coronavirus, ndlr) sont aujourd’hui assez préliminaires, puisqu’on n’est même pas à un mois de l’épidémie”, apparue en décembre dans le centre de la Chine.

Une équipe de scientifiques chinois a détaillé les symptômes provoqués par le nouveau coronavirus, dans des travaux publiés vendredi par la revue médicale The Lancet. Selon des observations réalisées sur les 41 premiers cas repérés en Chine, les effets de ce coronavirus sont proches de ceux du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère), qui avait fait 774 morts dans le monde (sur 8096 cas) en 2002/2003: pneumonie, fièvre, toux, difficultés respiratoires et fatigue générale.

L’importance de “ne pas aller aux urgences”

Vendredi soir, Agnès Buzyn a noté qu’il n’était pas possible de contrôler les “multiples voies” pour revenir de Chine: “on voit bien la difficulté dans un monde comme le nôtre de fermer les frontières, ça n’est en réalité pas possible”.

Lors de son intervention face aux journalistes, la ministre de la Santé a souligné l’importance de “ne pas aller aux urgences” pour les personnes ayant été en contact avec un patient positif ou pour les voyageurs rentrant de Chine. Ceux-ci doivent “prendre leur température plusieurs fois par jour, contacter le centre 15 en cas de symptôme et rester chez eux pour l’instant pour éviter tout contact ultérieur qui favoriserait la propagation du virus”.

“Il est important de se surveiller et au moindre signe respiratoire ou si on a de la fièvre, il ne faut pas aller aux urgences, il faut appeler le centre 15 qui vient chercher le patient”, a-t-elle insisté.

C’est ensuite le Centre national de référence de l’institut Pasteur (basé à Paris et Lyon) qui vérifie si le patient est positif ou négatif, grâce à un test mis au point après le séquençage du virus par les Chinois.


À voir également sur Le HuffPost : À Wuhan, des ouvriers mobilisés pour construire un hôpital en un temps record

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