Trois premiers cas de contamination par le coronavirus à l’origine d’une épidémie en Chine ont été confirmés en France, a annoncé, vendredi 24 janvier, la ministre de la santé, Agnès Buzyn. Il s’agit des premiers cas européens, a-t-elle souligné lors d’un point presse, précisant que l’un des malades était hospitalisé à Bordeaux et l’autre à Paris.
« Nous sommes en train de remonter l’histoire de ces patients positifs de façon à rentrer en contact avec les personnes qu’ils ont croisées », a expliqué la ministre, notant que la période d’incubation était probablement « autour de sept jours, entre deux et douze jours ».Article réservé à nos abonnés Lire aussi Coronavirus en Chine : 40 millions de personnes et des villes entières confinées
« Nous avons aujourd’hui les premiers cas européens, probablement parce que nous avons mis au point le test très rapidement et que nous sommes capables de les identifier », a estimé Mme Buzyn. « Il faut traiter une épidémie comme on traite un incendie, très vite repérer la source » et le « circonscrire le plus vite possible », a-t-elle encore déclaré.
Séjours en Chine
Le patient de Bordeaux est un Français âgé de 48 ans d’origine chinoise, actuellement placé à l’isolement au CHU de Bordeaux. « Il va bien », a assuré la ministre. Il a été pris en charge le 23 janvier par SOS Médecins avec des symptômes grippaux classiques de fièvre et de toux.
Lors de cette consultation, le médecin lui a demandé s’il avait voyagé récemment, selon le récit de SOS Médecins publié sur Facebook. Celui-ci a déclaré revenir des Pays-Bas, mais a ajouté qu’il venait aussi de séjourner en Chine et qu’il était passé par Wuhan. « Instantanément », le médecin est passé « en mode urgence absolue » : masque, isolement. En collaboration avec le SAMU de Gironde, le patient a été hospitalisé au CHU de Bordeaux pour bilan et observation. « Nous savons que depuis qu’il est sur le territoire français, il a été en contact avec une dizaine de personnes, nous allons les contacter », a souligné Agnès Buzyn.
La ministre, qui a indiqué avoir eu l’information sur le second cas positif juste avant le point presse, n’a pas été en mesure de donner de détails sur le patient, indiquant toutefois qu’il était allé en Chine et qu’il était hospitalisé à l’hôpital Bichat à Paris.Article réservé à nos abonnés Lire aussi Coronavirus en Chine : Wuhan, épicentre de la propagation et base de plusieurs constructeurs automobile français
Appeler le centre 15
Agnès Buzyn a déclaré être « extrêmement attentive » à l’évolution de la situation, soulignant que « nous aurons probablement d’autres cas ». Un point d’information se tiendra tous les jours. Elle a noté qu’il n’était pas possible de contrôler les « multiples voies » pour revenir de Chine : « On voit bien la difficulté, dans un monde comme le nôtre, de fermer les frontières, ça n’est en réalité pas possible. »
« Pour les voyageurs qui rentrent de Chine, il est important de se surveiller, et au moindre signe respiratoire ou si on a de la fièvre, il ne faut pas aller aux urgences, il faut appeler le centre 15 qui vient chercher le patient », a-t-elle insisté.
La Chine a intensifié ses efforts pour contenir la propagation d’un nouveau virus tueur avec le confinement de plus de 40 millions de personnes. Le bilan officiel de la maladie causée par ce coronavirus apparu en décembre sur un marché de Wuhan, une ville du centre de la Chine, s’est encore aggravé vendredi, avec 26 morts.Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le nouveau coronavirus aurait un ancêtre chez les chauves-souris
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