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Comme Google Chrome, Safari limite des adblockers. Mais il n’y a pas eu de polémique

Depuis quelques mois, Google est régulièrement critiqué à cause de la mise en place du Manifest v3, une série de changements sur Google Chrome qui vise, d’après les explications de la firme, à « protéger les utilisateurs et à leur donner plus de visibilité et de contrôle sur les données qu’ils partagent avec les extensions ».

Les développeurs d’extensions de blocage de publicités sont particulièrement affectés par ce changement. En effet, bien que Google n’interdit pas la création de ces extensions pour Chrome, la firme remplace Web Request API, une fonctionnalité très puissante utilisée par certains bloqueurs de publicités, par une autre fonctionnalité moins efficace mais moins gourmande en données personnelles : la Declarative Net Request API.

Bien évidemment, cela a créé une polémique. En effet, étant donné que la publicité est la principale source de revenus de Google, de nombreuses personnes sont convaincues que la véritable motivation de Google est de limiter le fonctionnement des (meilleurs) bloqueurs de publicités.

Pour sa défense, Google assure que grâce à ces changements « une extension n’a pas besoin d’accéder à toutes les données sensibles d’un utilisateur pour bloquer le contenu ».

Apple a pris des mesures similaires sur Safari, mais ça passait

Les mesures prises par Google, Apple les prend également sur Safari. Dans un long article à ce sujet, le site ZDNet explique que « les modifications apportées par Apple à Safari et les modifications à venir planifiées pour Chrome ont emprunté le même chemin, mais avec un code et une terminologie différents. »

Cela a cependant fait moins d’écho pour plusieurs raisons. Tout s’abord, en termes de part de marché, Safari est très loin de Google Chrome. De ce fait, un changement sur le navigateur d’Apple affecte moins les développeurs qu’un changement sur Chrome.

Mais il y a également le fait que si Apple explique qu’il souhaite protéger la vie privée des utilisateurs de Safari, la firme de Cupertino est plus crédible que son concurrent Google, qui gagne de l’argent grâce à des publicités ciblées.

Enfin, Apple a appliqué ses modifications de manière graduelle, ce qui a peut-être aussi contribué à éviter une polémique.

De quels changements s’agit-il ?

Petit à petit, Apple a tué les anciennes extensions pour Safari, au profit d’un nouveau type d’extensions (Safari App Extension). Il s’agit d’applications à part entière, disponibles sur le Mac App Store, capables de communiquer avec le navigateur via des API. Sur le site pour les développeurs d’Apple, il est indiqué qu’à partir de Safari 13, les anciennes extensions Safari ne sont plus supportées.

Or, d’après les explications de ZDNet, le nouveau type d’extension pour Safari ne proposerait pas les mêmes fonctionnalités que l’ancien format. Et de ce fait, lors du passage au nouveau format, certains bloqueurs de publicités deviendraient moins efficaces.

Cela est également expliqué dans une note laissée par le développeur d’uBlock Origin, un adblocker. Celui-ci a tout simplement décidé de ne plus proposer son extension sur Safari (proposant aux internautes d’utiliser Mozilla Firefox), il y a deux semaines. « uBlock Origin a été porté pour Safari en 2016 et a été mis à jour régulièrement […] jusqu’en 2018, date à laquelle le développement complet s’est arrêté. Depuis lors, Apple a commencé à supprimer les extensions Safari en tant qu’extensions et a implémenté un nouveau framework d’extensions extrêmement limité en fonctions d’adblocking […] », lit-on dans la note sur GitHub. Avant la fermeture de l’extension Safari d’uBlock, d’autres développeurs ont déjà pris des décisions similaires, dès 2018.

Quant au développeur d’Adblock, qui a fait la transition entre le nouveau et l’ancien format, il a expliqué que les changements imposés par Apple ont permis d’accélérer la navigation. Mais cela a également obligé le développeur à sacrifier des fonctionnalités.

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