A l’occasion du Disrupt SF’s Startup Battlefield, une équipe de chercheurs de l’Université de Purdue aux Etats-Unis a levé le voile sur leur nouveau protocole de test permettant d’analyser l’eau et sa potabilité. En procédant par une technique toute autre que les laboratoires classiques – mettant plusieurs jours avant d’en communiquer les résultats – le nouveau dispositif pourrait faire une véritable révolution au sein des pays en développement et zones sinistrées, touchés par des maladies telles que le choléra.
OmniVis évitera des contaminations au choléra
Pour pouvoir concrétiser leurs recherches et réfléchir à une éventuelle production de leur dispositif d’analyse, l’équipe a créé la société OmniVis. Elle est actuellement dirigée par l’une de ses cofondatrices et doctorante : Katherine Clayton. Sur scène, la chercheuse a pu nous en dire plus sur la technologie de son système simple et économique.
L’entreprise est née à la suite des contaminations meurtrières arrivées à Haïti, en 2010. Suite au tremblement de terre, plus de 665 000 personnes avaient été infectée du choléra, pour plus de 8 000 décès. Principale limite à l’aide humanitaire : des dispositifs d’analyse de l’eau et de son éventuelle contamination prenant des jours avant de percevoir leurs résultats. Entre le coût de la main d’œuvre et des instruments de mesure, il fallait compter plusieurs centaines de dollars pour une seule mesure.
C’est sur ce point qu’OmniVis est en phase de réaliser une grosse avancée : leur propre analyse de l’eau ne coûterait que quelques dollars par individu, et le disposif complet demanderait une formation plutôt rapide, permettant de laisser l’instrument aux mains des populations et des ONG, directement sur le terrain.
Une mesure simplifiée de détection du choléra
Pour pouvoir en arriver à une progression aussi spectaculaire, Katherine Clayton et son équipe ont dû revoir de fond en comble la technique d’analyse. Comme méthode de détection : la surveillance des microfluides, et la création de réaction permettant de démultiplier les fragments d’ADN du choléra, s’ils sont bien présents dans l’eau.
De cette « amorce », la méthode de détection consiste à mesurer la viscosité de l’eau. En effet, la réaction chimique du dispositif met en lumière la présence du choléra de cette façon, et il ne suffit que d’une trentaine de minutes pour en tirer des conclusions.
Par la suite, l’équipe de chercheurs de l’Université de Purdue et OmniVis chercheront à élargir les pathogènes que leur solution de test pourra analyser. Mais déjà, l’avancée est grande et pourrait se concrétiser très vite : selon Katherine Clayton, l’entreprise serait sur le point de lancer son dispositif dans les six prochains mois.
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