Du nouveau concernant le projet de création de banque en ligne par Free, ou plutôt sa maison mère : le groupe Iliad. Le 13 septembre dernier, l’édition d’un code SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication), indispensable à la création d’un établissement bancaire, a été réalisée par Iliad. Un premier pas vers la création d’une potentielle banque en ligne au nom de « Free Bank », alors que le groupe Iliad avait déposé cette appellation depuis 2000, qui fut renouvelée en 2010.
Cette information n’est bien évidemment pas à prendre comme une confirmation officielle pour la création d’une banque en ligne pour l’opérateur Free. Mais le premier pas dans le secteur bancaire qui vient d’être réalisé accompagne tout un tas d’indices, montrant que le groupe Iliad songe depuis quelques années à se placer dans le paysage fintech. Revue en détail de ces éléments de réponse, et de la possible création d’une banque en ligne Free, concurrençant directement Orange Bank.
Un paysage fintech qui plaît à Free
Il faut croire que le monde de la fintech ne plaît pas qu’aux jeunes entrepreneurs. Au sein des grandes firmes comme Apple ou des opérateurs téléphoniques comme Orange, l’univers de la banque en ligne et des nouveaux services de produits financiers a le vent en poupe, et la concurrence tend vers la saturation.
Et c’est au tour de Free de revenir alimenter l’actualité de la fintech, et nourrir les spéculations. Le groupe Iliad, maison-mère de l’opérateur, songe depuis quelque temps à créer son propre service, comme le directeur général d’Iliad Thomas Reynaud le laissait penser en 2017 : « si un jour on devait se lancer dans les services bancaires, on devrait être fidèle à nos valeurs : simplicité, innovation et prix attractifs. Mais ce n’est pas notre priorité d’aujourd’hui. »
Deux ans plus tard, les choses ont changé. Le secteur a explosé sa demande, et les principaux acteurs jouissent d’une hyper-croissance, à la manière de Qonto, qui a décidé d’orienter ses services pour les TPE/PME. Chez Iliad et Free, on a également pu prendre conscience de cette évolution, ainsi que des expériences des concurrents, tels qu’Orange et son service Orange Bank. Un an après le lancement de son service, l’opérateur a connu un début très prometteur, mais a dû subir une baisse quelques mois après, suite à des problèmes rencontrés sur sa partie software ainsi que hardware (avec la production de ses cartes bancaires).
Un siège et un identifiant bancaire, pour une future banque en ligne Free ?
Il n’est donc pas surprenant que Free poursuive son projet aujourd’hui. L’opérateur possède un identifiant bancaire relié au siège social du groupe Iliad, au 16 rue de la Ville l’Evêque à Paris.
La marque française « Free Bank », déposée à l’INPI, décrit un champ d’action plutôt vaste : « Affaires bancaires, financières et monétaires, courtage en bourse, service de cartes de crédit et de débit, opérations financières, monétaires et de change, consultations en matière financière, informations financières, épargne, dépôt de valeurs, services de financement, transfert électronique de fonds, gérance de fortunes, gérance de biens immobiliers, investissement de capitaux, prêts, parrainage financier, placement de fonds, transactions financières. »
« C’est une opportunité unique de permettre la démocratisation des services financiers »
En dehors de cette piste de création de banque en ligne, le groupe Iliad s’est fait remarquer dans le secteur bancaire avec sa participation dans Libra. La crypto-monnaie réfléchie par Facebook et investie par 28 acteurs du secteur dont Visa, Mastercard et Paypal avait plu au groupe français, dont le directeur financier Nicolas Jaeger avait pu décrire ses ambitions, en déclarant que « c’est une opportunité unique de permettre la démocratisation des services financiers. Ce projet va permettre l’essor de nouvelles applications innovantes dans ce domaine. Nous ne sommes qu’au début de l’aventure ».
Free prendra-t-il le risque d’intégrer le secteur bancaire par la voie de la fintech ? Il ne restera qu’à voir comment l’opérateur pourra se démarquer sur ce marché très compétitif, représenté par des banques comme Fortuneo ou Boursorama, mais également des néobanques telles que N26 et Revolut.
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