Les efforts d’Apple en matière de santé se poursuivent à un rythme soutenu avec l’annonce de trois nouvelles études sur la santé auxquelles les utilisateurs peuvent participer par le biais de leur Apple Watch et de leur iPhone.
Apple a officiellement lancé son application Research, que les utilisateurs d’iPhone et de Watch peuvent télécharger depuis l’App Store pour participer à des études de santé. Une fois que les utilisateurs auront téléchargé l’application et choisi de partager leurs informations avec les études, leur matériel informatique collectera les données qui seront utilisées pour enrichir des études de santé.
La première des trois études, menée avec la Harvard T.H. Chan School of Public Health et le National Institute of Environmental Health Sciences (NIHHS) du NIH, est un projet de recherche à long terme qui permettra de suivre les cycles menstruels et d’autres informations connexes. Celui-ci vise notamment à comprendre comment les cycles menstruels des femmes peuvent affecter des conditions comme le syndrome des ovaires polykystiques qui peut provoquer l’infertilité, le diabète, le vieillissement des os voire différentes fractures. Chez les femmes, ce syndrome est souvent provoqué par la ménopause, lorsque les niveaux d’œstrogènes, une hormone qui protège les os, chutent.
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Lutter contre les problèmes cardiaques
La deuxième étude, menée en collaboration avec le Brigham and Women’s Hospital et l’American Heart Association, a pour but de déterminer comment l’activité régulière d’une personne – comme le niveau d’exercice régulier qu’elle fait – et sa fréquence cardiaque sont en corrélation avec sa santé cardiaque.
“L’étude explorera la corrélation entre un large éventail d’activités physiques et la santé cardiaque globale d’une personne afin de comprendre les risques et les interventions visant à améliorer la santé”, indique un porte-parole de l’American Heart Association. “Il s’intéressera plus particulièrement à la façon dont les signaux de fréquence cardiaque et de mobilité – comme la vitesse de marche et les escaliers – sont liés aux hospitalisations, aux chutes, à la santé cardiaque et à la qualité de vie, afin de promouvoir un mouvement sain et une meilleure santé cardiovasculaire”, fait également savoir ce dernier.
Dans le détail, cette étude vise à déterminer si des changements de mobilité ou des changements de la fréquence et du rythme cardiaques pourraient être des signes avant-coureurs d’une fibrillation auriculaire, une affection cardiaque qui peut entraîner un AVC. A noter qu’il s’agit déjà d’un phénomène qu’Apple permet déjà aux utilisateurs de surveiller via l’application ECG de sa montre.
Evaluer l’exposition sonore des utilisateurs
Le dernier projet de recherche, mené en collaboration avec l’Université du Michigan, portera sur la façon dont l’exposition au bruit quotidien peut affecter l’audition, à l’aide de données sonores recueillies sur l’iPhone et de l’application Noise de l’Apple Watch. Grâce à l’application Research, ” l’iPhone sera désormais en mesure d’évaluer l’exposition des gens à la musique par le biais de leur téléphone, ce qui n’a jamais été possible auparavant “, déclare Richard Neitzel, chercheur en exposition et professeur agrégé en sciences de la santé environnementale à la School of Public Health de l’Université du Michigan.
Traditionnellement, les études sur l’audition se sont concentrées sur le bruit auquel une personne est exposée dans son environnement, alors que cette étude permettra de recueillir des données sur le bruit qui provient des téléphones des gens, y compris la musique ou les médias qu’ils écoutent. En utilisant l’application pour surveiller les changements dans l’audition de l’utilisateur, il peut être possible d’établir des liens entre les niveaux de bruit que quelqu’un rencontre dans sa vie quotidienne et le maintien de ses capacités auditives.
“Il y a certainement eu de nombreuses études qui se sont penchées sur l’association entre l’exposition au son et la perte auditive. Mais presque toutes ces études ont été faites en milieu de travail et, par conséquent, nous n’avons pas vraiment une très bonne idée de l’association entre des choses comme la musique et l’impact sur votre audition. Pour la première fois, nous pouvons disposer de données et faire des observations plus éclairées”, s’est enthousiasmé le responsable de cette étude. Celle-ci permettra également de vérifier si les personnes qui reçoivent des notifications via l’application Apple’s Health changent leurs comportements lorsqu’elles sont averties qu’elles sont exposées à un bruit fort.
Research, une nouvelle marque de l’ambition d’Apple dans la santé
Apple avait déjà annoncé l’application Research en septembre, promettant qu’elle serait disponible dans l’App Store en téléchargement gratuit “plus tard cet automne”. Ce n’est pas la première fois qu’Apple cible la communauté des chercheurs. En 2015, le géant américain a ainsi lancé ResearchKit, un logiciel qui permet aux scientifiques et aux chercheurs médicaux de créer des applications qui utilisent HealthKit pour recueillir des données sur la santé des utilisateurs d’iPhone. CareKit a suivi en 2016, un autre cadre que les développeurs pourraient utiliser pour créer des applications visant à aider les gens à gérer leur état de santé à long terme.
ResearchKit a conduit à la création de la première étude de recherche de Cupertino, l’Apple Heart Study. Dans le cadre de cette étude, la firme de Cupertino a travaillé avec l’université de Stanford pour déterminer si la montre pouvait être utilisée pour détecter les arythmies cardiaques. Bien qu’il y ait eu un débat sur la valeur réelle de l’utilisation de la fonctionnalité ECG de Watch pour aider à détecter les arythmies, il ne fait aucun doute qu’Apple a réussi à amener un nombre peu commun d’utilisateurs à une étude de recherche. Selon Stanford, 400 000 personnes se sont inscrites pour participer à la recherche – la plupart des études médicales ne peuvent rêver que de quelques milliers de participants au mieux. “De mon point de vue en tant que chercheur, le partenariat avec Apple nous donne un accès sans précédent à de nombreux participants potentiels, beaucoup plus nombreux que nous n’en aurions l’habitude”, fait savoir un chercheur.
Le lancement par Apple de l’application Research pourrait potentiellement jeter les bases d’une refonte de la façon dont les études médicales sont menées. Traditionnellement, les participants ont été recrutés pour des études par des prestataires de soins de santé locaux et de manière ciblée ; l’application de recherche d’Apple est une approche plus dispersée où les gens, et non leurs médecins, suggèrent de s’impliquer dans une étude. Elle pourrait également marquer un changement dans la façon dont les études médicales communiquent leurs résultats : traditionnellement, les scientifiques partagent leurs données et demandent à leurs collègues chercheurs d’examiner les données pour déceler les erreurs ou les biais. Les données de l’étude Apple Heart Study n’ont pas été partagées de la même façon.
L’utilisation de la plate-forme d’Apple comme moyen de mener des recherches présente un avantage notable pour les instituts de recherche et les universités. “Du côté de la recherche, il s’agit d’avoir accès à de grandes quantités de données et à des données cohérentes. L’une des raisons pour lesquelles Apple peut le faire, et vous ne pouvez pas vraiment faire ce genre d’initiative avec Android, c’est parce que tout le matériel est différent sur les appareils Android”, explique James Moar, analyste principal chez Juniper Research, interrogé par ZDNet.
Source : ZDNet.com
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