Deutsche Telekom met tous ses projets relatifs à la 5G en pause. L’opérateur allemand a ainsi mis tous ses accords pour acheter des équipements de réseau 5G en attente avant les résultats d’un débat outre-Rhin sur l’interdiction ou non du constructeur chinois Huawei dans les réseaux de télécommunication allemands pour des raisons de sécurité. Deutsche Telekom, le plus gros opérateur européen, se trouve dans une situation délicate après l’appel, par des parlementaires appartenant à la majorité d’Angela Merkel, à l’interdiction de la firme de Shenzhen, l’un de ses fournisseurs clé d’équipements pour ses réseaux mobile.
Cette décision intervient alors que l’opérateur allemand est en passe de fusionner son unité T-Mobile avec l’opérateur américain Sprint, une opération d’un montant de 26 milliards de dollars qui fait face à l’hostilité d’une douzaine d’États américains et de la justice américaine, qui se prononcera sur cette fusion le 9 décembre prochain. Cette opposition trouve son origine dans la collaboration entre Deutsche Telekom et Huawei, le constructeur chinois faisant actuellement l’objet d’un embargo de fait outre-Atlantique, sur fond d’accusation du constructeur chinois avec les autorités chinoises.
Bien que Huawei ait nié les allégations américaines, tout signe indiquant que Deutsche Telekom fait de nouvelles affaires avec l’entreprise chinoise risquerait de miner encore les chances de succès de cette fusion pourtant ardemment attendue du côté de l’opérateur allemand.
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Tous les contrats en attente
“Compte tenu de la situation politique peu claire, nous ne concluons actuellement aucun contrat 5G – avec aucun fournisseur”, a fait savoir la direction de Deutsche Telekom interrogée par l’agence Reuters. Des rencontres entre la direction de l’opérateur allemand et celle de Huawei aurait lieu actuellement pour évaluer dans quelles mesures le constructeur chinois pourra contribuer au déploiement des réseaux 5G de son homologue allemand dans le futur.
Outre-Rhin, la Chancelière allemande Angela Merkel a récemment soutenu un projet visant à ne pas imposer d’interdictions générales à un seul fournisseur, en l’occurence Huawei, optant plutôt pour la mise en place d’un comité d’examen chargé de surveiller l’ensemble des fournisseurs potentiels des futurs réseaux de télécommunication mobile de nouvelle génération que déploient actuellement les opérateurs alllemands. La Chancelière allemande a indiqué que, si Huawei représente actuellement 70% des réseaux mobiles existants en Allemagne, cette part devrait diminuer à l’avenir, au profit des concurrents européens du constructeur chinois, Nokia et Ericsson.
Pour rappel, Deutsche Telekom a déjà lancé la 5G dans quelques villes allemandes, tandis que son déploiement à Berlin fait l’objet d’un partenariat pilote avec Huawei. L’opérateur allemand prévoit désormais d’étendre la couverture à 20 villes l’année prochaine, tout en mettant en garde contre l’impact des retards.
“Nous espérons que nous obtiendrons le plus rapidement possible la clarté politique nécessaire à l’extension 5G de l’Allemagne, afin de ne pas prendre du retard”, a indiqué Deutsche Telekom. Comme ses autres concurrents allemands, l’opérateur avait fait part ces dernières semaines de ses récriminations envers les autorités allemandes après avoir du payer au prix fort des fréquences 5G au cours d’un appel d’offres de tous les records finalisé cet automne.
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