Les jeunes, bras armé de la SVOD
La SVOD progresse de 11 points en 2019 pour atteindre 36% de la population, témoin de l’évolution des comportements audiovisuels des Français. Au-delà des données, l’étude estime que le succès de la SVOD s’explique au-delà des chiffres : « Nous nous trouvons plus probablement dans la phase d’expansion d’une telle offre, qui renforce sa présence dans les segments de populations déjà séduits (moins de 40 ans), se démocratise à toute la société. »
Néanmoins, l’étude menée par le CREDOC explique que la forte croissance des abonnements SVOD est principalement liée à un effet âge : en effet, les 12-40 ans étaient déjà la classe d’âge qui disposait le plus d’abonnements SVOD en 2018 ; ce sont également ces tranches d’âge qui enregistrent les plus fortes variations en 2019 : +22 points pour les 18-24 ans pour atteindre 66% d’abonnés, +15 points pour les 12-17 ans (53%) et +14 points pour les 25-39 ans (51%). Symétriquement, les familles de 4 personnes ou plus sont 53% à disposer d’un abonnement (+18 points).
La SVOD pousse au changement des habitudes de consommation
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Avec la SVOD, les consommateurs ont pris l’habitude de se détacher de la consommation linéaire et passive, pour passer à un visionnage actif à la demande. Ce qui a poussé les chaînes de télévision à adapter leur offre en élargissant la mise à disposition de leurs programmes, à la fois en termes de supports (ordinateur, smartphone, tablette) et en termes d’expérience utilisateur avec la généralisation du replay. Conséquence : si la majorité des Français regardent encore des programmes en direct sur une télévision (88%), ce mode de visionnage recule (-4 points par rapport à 2018). En parallèle, la proportion d’individus utilisant un support mobile (téléphone, tablette ou ordinateur) pour regarder des émissions en direct progresse de 2 points en 2019 pour atteindre 29%.
Cap sur le mobile
L’émergence de la SVOD et de la consommation délinéarisée sur tous les terminaux provoque un changement de comportement des jeunes avec la télévision. Ainsi l’étude du CREDOC mentionne que les moins de 40 ans sont plus enclins à regarder des émissions en direct sur des supports mobiles : 59% pour les 18-24 ans (-1 point par rapport à 2018), 54% des 12-17 ans (+9 points) et 44% des 25-39 ans (+4 points). Inversement, seuls 20% des 40-59 ans (-1 point) et 16% des 60-69 ans (+8 points) utilisent des supports mobiles pour regarder du contenu en direct.
Le facteur « géographique » semble également jouer un rôle prépondérant dans la manière de consommer des programmes audiovisuels. Les habitants de l’agglomération parisienne sont ainsi 37% à regarder des émissions en direct sur support mobile en 2019, contre seulement 24% dans les communes rurales. Deux facteurs cumulatifs peuvent être à l’oeuvre ici : premièrement, ces derniers individus sont moins équipés en tablette et smartphone ; deuxièmement, l’accès au réseau 4G y est plus difficile (seuls 51% d’entre eux avaient accès à la 4G en 2018, contre 74% pour les habitants de l’agglomération parisienne), tout comme l’accès au très haut débit. Le déploiement de la fibre, en particulier dans les zones mal couvertes en ADSL et en 4G joue déjà un rôle essentiel dans l’accès aux services vidéo pour ces populations négligées par les anciennes technologies.
L’étude du CREDOC confirme donc que le facteur « âge » joue un rôle prépondérant dans l’adoption des nouveaux services, leur usage et dans les modifications de comportement qu’ils induisent chez tous les consommateurs. Pas étonnant que les plateformes SVOD consacrent une bonne part de leurs investissements de production et de communication pour des programmes destinés aux jeunes.
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