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La poussièreuse Beer-Sheva veut devenir la capitale israélienne de la cybersécurité

La poussièreuse Beer-Sheva veut devenir la capitale israélienne de la cybersécurité

A la terrasse d’un restaurant du très branché quartier Florentine, évoquer le cyber campus de Beer-Sheva fait sourire. C’est ici, à Tel-Aviv, que les startups et les VC se cotoient pour créer les pépites technologiques de demain.

Poussière, pauvreté et chameaux. Voici ce que nombre d’israéliens pensent immédiatement quand on évoque devant eux le désert du Neguev et sa capitale, Beer-Sheva. Son maire actuel et depuis 2008, Rubik Danilovich, pense lui à IT, innovation et entrepreneuriat. “Je me souviens d’avoir grandi avec les stéréotypes, les préjugés et la condescendance” dit-il dans une interview accordée récemment à Forbes Israël. “Aujourd’hui, je regarde la ville et je vois de grands changements.”

Depuis 2013 cette ville abrite un complexe dédié à la cybersécurité qui inspire la France. Michel Van Den Berghe, le dirigeant d’Orange Cyberdefense, s’est rendu récemment sur place pour évaluer la faisabilité d’un projet identique en France.

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Combinaison de facteurs

Il faut dire que si Israel est au coeur de l’industrie de la cyber sécurité, c’est qu’elle en est un acteur central. On dénombre 200 entreprises spécialisées dans la cyber sécurité en Israël. Le pays subissait en 2011 un rythme d’attaque de 1.000 cyber attaques par minute selon la BBC. Et le pays produit sa part d’effort dans le domaine de la cyberguerre.

Une combinaison de facteurs permet d’expliquer la création de cette “cyber-vallée” qui émerge dans la région du Néguev depuis 6 ans. L’Université Ben Gourion, créée en 1969, est passée de 20 000 à 750 000 étudiants au cours des dix dernières années et est devenue leader dans le domaine de l’informatique. L’armée israélienne a installé certaines de ses unités su place et la ville de Beer Sheva a créé un cyber parc et un incubateur orienté sur la cyber sécurité.

C’est dans le parc high-tech de 35 hectares que se cotoient entreprises high-tech internationales et israéliennes et unités spécialisées de l’armée israélienne note le site Internet de la ville. Le parc couvre une superficie de 50 000 m2. On trouve dans trois bâtiments 70 startups et des centres de R&D d’entreprises telles que Dell, IBM, Oracle, WIX, Mellanox, ou encore Deutsche Telecom. Ces entreprises emploient plus de 2 500 ingénieurs et professionnels de la technologie.

Un exemple d’aménagement du territoire

La construction du quatrième bâtiment est presque terminée, et il doit être opérationnel au cours du premier trimestre de 2020. Le parc aura alors une superficie totale de 200 000 m2 et emploiera environ 10 000 personnes. Le parc a également un intérêt pour l’emploi local. “Dans la ville de Be’er-Sheva, plus de 8 000 étudiants étudient l’ingénierie à l’Université Ben-Gurion et au Sami Shamoon College of Engineering” note la même source.

Sauf que ceci n’est pas tout à fait vrai. “Les entreprises sont implantées à Beer-Sheva parce qu’elles bénéficient de réduction de taxe. Mais les experts restent travailler à Tel Aviv”assure Michel Van Den Berghe.

Reste que le cyber park est aussi un exemple d’aménagement du territoire. La ville de Beersheba était autrefois un projet d’implantation raté avec des “immigrants vivant dans des quartiers infestés par la drogue” note le Times of Israel. “Cela appartient au passé, grâce à d’importants investissements gouvernementaux, à une ruée d’entreprises de haute technologie qui mettent en place des projets dans la région et à l’armée israélienne, qui transfèrent leurs installations technologiques et de formation vers la ville”.

“Il y avait beaucoup de scepticisme au début”

“Il y avait beaucoup de scepticisme au début” explique Rubik Danilovich. “Les gens ne croyaient pas en nous, se moquaient de nous – ils ne croyaient pas que les entreprises voudraient venir au Néguev. Quand les gens ont vu notre enthousiasme et ont réalisé que nous étions sérieux, ils ont voulu participer.”

L’enjeu est de contruire un pont entre la recherche universitaire et la r&d des grandes entreprises. Un pont qui est même matérialisé depuis 2017 par une passerelle en forme d’hélice ADN qui relie le campus universitaire au parc technologique. “Ici, si un entrepreneur a besoin de réponses à ses questions ou s’il veut embaucher un employé, il se trouve littéralement de l’autre côté d’un pont de l’université. En quelques minutes, il pourrait embaucher un étudiant pour faire un travail précis ou trouver un consultant disponible pour s’occuper de toutes sortes de questions” explique Ziv Ofek, un entrepreneur local.

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