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En France, le sort de Huawei placé entre les mains de l’ANSSI et de Matignon


En France, le sort de Huawei placé entre les mains de l'ANSSI et de Matignon

Le gouvernement a tranché : il n’y aura pas d’exclusion automatique de Huawei. Le constructeur chinois, accusé par les Etats-Unis d’entretenir des liens étroit avec le régime chinois, était pourtant au coeur de toutes les interrogations alors que les opérateurs français commencent à déployer, à titre d’expérimentation, leurs futurs réseaux 5G.

Si l’accès de la firme de Shenzhen aux marchés américain ou australien a été barré par les autorités respectives de ces pays, ce ne sera pas le cas, comme l’a assuré en début de semaine la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances chargée du dossier épineux de la 5G, Agnès Pannier-Runacher.

Interrogée lundi au micro de BFM Business, la secrétaire d’Etat s’est voulue claire. “Le gouvernement ne prendra pas de position d’exclusion ou d’autorisation automatique car nous avons une responsabilité : la sécurité des français”, a expliqué celle-ci, assurant que le gouvernement ne se place “pas dans une logique d’exclusion”.


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“Nous ne voulons pas d’exclusion”

“Nous ne voulons pas d’exclusion. Nous ne suivons pas la position des Etats-Unis, nous ne suivons pas la position de l’Australie”, a également indiqué la secrétaire d’Etat, pour réaffirmer la position du gouvernement après l’adoption d’une loi de sécurisation des réseaux intervenue cet été.

“La façon dont a abordé le sujet c’est qu’on ne pointe pas un équipementier par rapport à un autre. Il n’y a pas d’exclusion. On a trois équipementiers en France aujourd’hui : Huawei, qui a 25 % de parts de marché en France, Nokia et Ericsson. Ainsi que Samsung qui n’est pas encore présent en France mais qui s’intéresse au marché sur la 5G”, a-t-elle indiqué pour résumer la situation d’un marché qui est, encore jusqu’à maintenant, dans l’attente d’une décision de l’exécutif vis-à-vis de la place que pourra prendre Huawei dans le futur des réseaux 5G français.

Un règlement “au cas par cas”

Si l’exécutif assure qu’aucun deal n’a été passé avec l’administration Trump pour empêcher Huawei de continuer à accéder au marché français, la porte n’est pas totalement ouverte au constructeur chinois pour autant. De fait, le sort de Huawei est désormais placé entre les mains de l’ANSSI, l’agence nationale chargée de la cybersécurité, qui formulera des recommandations auprès du Premier ministre.

Charge à ce dernier de décider en dernier ressort du destin de l’équipementier, “au cas par cas”, selon les zones géographiques dans lequel les opérateurs mobile veulent avoir recours au constructeur chinois. Le destin de Huawei semble donc désormais suspendu à des “autorisations données par le Premier ministre sur la base des recommandations de l’ANSSI”, a indiqué la secrétaire d’Etat.

“C’est l’ANSSI qui instruira le dossier et le premier ministre qui prendra la décision [d’autoriser ou non le recours à Huawei ou n’importe quel équipementier sur une chaque projet spécifique, NDLR], sur la base d’un décret validé par le conseil d’Etat le 19 novembre et qui sera publié dans les prochains jours et dont les opérateurs ont déjà pu prendre connaissance”, a expliqué Agnès Pannier-Runacher sur les ondes de BFM Business ce lundi, sans toutefois révéler la teneur exacte du texte en question.

Le rôle central de Matignon

Rappelons que le Parlement a adopté en juillet dernier une loi destinée à sécuriser les réseaux 5G. Celle-ci prévoit un “régime d’autorisation préalable, fondé sur des motifs de défense et sécurité nationale, des équipements de réseaux” pour tous les appareils installés depuis le 1er février 2019 en France.

Elle soumet de fait la présence de tel ou tel équipement ou de tel ou tel logiciel sur les réseaux mobile de nouvelle génération à une autorisation préalable délivrée par Matignon dans un délai de deux mois sur la base d’une recommandation de l’ANSSI. Charge donc à cette dernière de régler l’épineux “cas Huawei”.

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